Denys l’Aéropagite
Saint-Pierre-des-Tripiers, vendredi 25/12/2015, 17:01:00
Restent les trente-trois fichiers du sous-dossier “Sarpedon”. L’automate de Jeff a systématiquement exploré toutes les possibilités, rapporté tout ce qu’il trouvait. Onze textes, dont certains de plusieurs pages, vingt-deux dessins. Ce qui intéresse davantage Jeff, c’est que l’automate signale avoir buté plusieurs fois sur des accès réservés, protégés par des clefs. Bien entendu ce sont eux qui intéressent réellement Jeff. Les informations publiques sont rarement les plus utiles.
Pour se faire une idée plus précise du contenu du serveur, il ouvre la première page. Elle porte en exergue une phrase non signée: “L’œil avec lequel Dieu me voit est l’œil avec lequel je le vois” ainsi qu’un dessin géométrique assez minutieux ressemblant à un mandala. Cette page présente également un menu de trois choix: l’union, la prière, la présence divine. Tomber sur un des innombrables serveurs religieux ne le passionne pas. Pourtant, puisqu’il semble que ce Sarpedon joue un rôle dans l’affaire qui les occupe, il choisit la première proposition. S‘affiche alors une page de texte:
“Dieu vit en nous dans une unité infiniment étroite. Cette unité apophatique se manifeste au travers de tous les actes théandriques perceptibles dans le continuum vital à tous ceux qui savent voir, et ceci essentiellement dans la réunion constante de toutes les spiritualités hypostasiées en une infinité apparente d’êtres. C’est dans une mise en commun constante de toutes les prières simultanément unies que peut s’atteindre l’éblouissement surréel de l’anagogie qui seule réalise la perfection de l’union des âmes. La componction humaine trahit ce constant appel de l’anagogie par laquelle Dieu vit en nous et nous vit dans une union intimée. La componction de la séparation ne dit rien d’autre que ce besoin originel de l’être. Comme hésychates ou stylites, les hypostases humaines doivent tendre sens et âme vers cette suprême quête perpétuelle seule à même de réconcilier Dieu à l’étant apodictique de sa création.”
Le texte est signé “Denys l’Aéropagite”…
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