Un blog de l'hyperfiction intitulée "La disparition du Général Proust" : Général Proust, Les écrits de Marc Hodges, Vie sexuelle de M H, Jean-Pierre Balpe, Un roman de Marc Hodges, Les inédits de Marc Hodges, Le journal de Charlus, Les poèmes de JPB, Le premier album photo de Marc Hodges, Le second album photo de Marc Hodges, L'album photo de JPB, Le carnet d'Oriane, Les poèmes érotiques de MH à G, Les écrits de Jean-Pierre Balpe"… Extrait du roman La Toile (ed. Cylibris)

04 février 2007

Surveillance sur la circulation des données

Genève, mercredi 30/12/2015, 04:53:42

Peu d’informations nouvelles sur les quelques affaires qu’il surveille : dans les locaux d’Interpol, à Genève, Frédéric, préfèrant conserver sa soirée de réveillon, est à nouveau de service. Dans deux heures, il pourra aller faire une longue grasse matinée pour se préparer à la fête. La nuit a été calme. Il somnole un peu.

Un léger bip l’avertit que quelque chose se passe. Il lève les yeux vers le mur-écran sur lequel il travaille. La fenêtre concernant le dossier “kharamidov” est au premier plan. À l’intérieur, le sous-dossier “sarpedon” est en avant, plus exactement deux sous-ensembles de ce sous-dossier, l’un concerne les sectes, l’autre la pension Peirse. Frédéric ne s’affole pas. À cette heure, certains articles devant être repris pour les quelques éditions papier qui existent encore, de nombreux journalistes envoient leurs articles aux éditions électroniques de leurs journaux. Ayant demandé un service de presse automatique sur les sectes, Frédéric reçoit une avalanche de nouvelles du monde entier. N’y a-t-il pas, au seul Japon, près de deux cent mille sectes ? Dans le monde elles sont innombrables, constituent un des phénomènes majeurs du vingt et unième siècle. Ce n’est pas le problème de Frédéric. Le sien est de surveiller le réseau Sarpedon. Pour l’instant, ce qui lui parvient d’Italie ne crée pas de nouveaux liens directs avec cette supersecte. Après calcul pour intégration dans le paysage-de-données, les fichiers s’enregistrent sans s’afficher. Frédéric pourrait demander l’affichage de n’importe lequel d’entre eux. Il n’en voit pas l’intérêt…

Ce qui l’intrigue davantage, c’est la pension Peirse. Face à lui, les données se modifient, signalant la venue d’informations les concernant, la taille de quelques noms change imperceptiblement : Benoît, Braffort, Tsalmuna, Maximoff, sont presque aussi grands que Denys Peirse, Andrés Sanlucar-Carasco ou Alexis Jonak ; David Peirse semble aussi changer de taille… Frédéric demande l’affichage des valeurs : Benoît est passé de dix à vingt-quatre, Braffort de huit à dix-huit, Tsalmuna de trente à quarante-cinq, Maximoff de neuf à vingt-sept, David Peirse de trente et une à cinquante-quatre ; Jonak, Sanlucar et Denys Peirse ont à peine bougé, seulement deux ou trois citations de plus… Pour Frédéric, ces chiffres sont intéressants en eux-mêmes : les pensionnaires disparus de chez Peirse recommencent à faire parler d’eux. Les mouvements affectant légèrement Jonak, Sanlucar et Denys Peirse doivent signaler des allusions au passé faites par quelques journalistes. En tout cas, ça bouge… Aller voir devient nécessaire. Frédéric demande l’affichage des articles concernés. Le paysage-de-données éclate en six fenêtres.