Un blog de l'hyperfiction intitulée "La disparition du Général Proust" : Général Proust, Les écrits de Marc Hodges, Vie sexuelle de M H, Jean-Pierre Balpe, Un roman de Marc Hodges, Les inédits de Marc Hodges, Le journal de Charlus, Les poèmes de JPB, Le premier album photo de Marc Hodges, Le second album photo de Marc Hodges, L'album photo de JPB, Le carnet d'Oriane, Les poèmes érotiques de MH à G, Les écrits de Jean-Pierre Balpe"… Extrait du roman La Toile (ed. Cylibris)

09 décembre 2006

Miettes d'information

Genève, mardi 29/12/2015, 24:54:03

Jean-Blaise n’a plus qu’à ramasser les miettes d’information qui traînent sur le disque dur. En effet, quand un ordinateur enregistre des données, il le fait de façon disparate. Un fichier peut-être enregistré, suivant la place disponible, par fragments en une multitude de localisations différentes du disque. Chacun d’eux a alors son adresse. Lorsqu’un logiciel appelle ce fichier, il regarde d’abord un tableau qui contient toutes les adresses du fichier appelé. Un fichier quelconque est ainsi toujours une mosaïque d’informations. Lorsque il est détruit ce ne sont pas les différents morceaux qui sont supprimés du disque mais son tableau d’adresses, rendant impossible sa reconstitution. Le résultat est que, à moins que le disque dur ait été entièrement nettoyé — opération longue et exceptionnelle — traînent toujours par ci, par là, des fragments d’information qui peuvent être exploités. C’est un peu un travail d’archéologue reconstituant un temple à partir des morceaux qu’il en trouve dans le sol. C’est long, mais pas impossible. En plus, ce genre de travail est plein de surprises.

Jean-Blaise revient dans la pièce de travail. Lance, parmi les logiciels dont il dispose, celui qui va faire ce travail et effectuera un premier tri entre les fragments inexploitables et ceux qui le sont un peu. Sur le mur-écran, en face de lui, des fenêtres s’ouvrent dans lesquelles s’inscrivent des fragments d’information. Elles sont bientôt en grand nombre et malgré la surface disponible, ne tardent pas à se chevaucher. Jean-Blaise les parcourt du regard: elles contiennent des mots plus ou moins reconnaissables, parfois séparés par des chiffres ou des fragments de code. À première vue, elles n’ont rien de remarquable. Les désignant de l’index de sa main droite, il les fait venir l’une après l’autre au premier plan de façon à n’en garder simultanément lisibles qu’une dizaine. Il les compare. Deux d’entre elles commencent à l’intéresser. Une, sans aucun doute, contient un fragment de programme; l’autre, un fragment de tableau.