Un blog de l'hyperfiction intitulée "La disparition du Général Proust" : Général Proust, Les écrits de Marc Hodges, Vie sexuelle de M H, Jean-Pierre Balpe, Un roman de Marc Hodges, Les inédits de Marc Hodges, Le journal de Charlus, Les poèmes de JPB, Le premier album photo de Marc Hodges, Le second album photo de Marc Hodges, L'album photo de JPB, Le carnet d'Oriane, Les poèmes érotiques de MH à G, Les écrits de Jean-Pierre Balpe"… Extrait du roman La Toile (ed. Cylibris)

24 octobre 2005

La thèse du Professeur Elstir (02)

"Le choix du secteur de l’information n’était pas innocent. La plupart des futurologues, comme Alvin et Heidi Toffler (cf. notamment leur ouvrage “Powershift”, 1990, Bantam books, New-York) considéraient que l’information promettait d’être le grand gisement productif de l’avenir. D’une part, la suprématie politique, économique et scientifique reposait déjà en grande partie sur la capacité à mobiliser, le plus rapidement possible, le plus grand nombre d’informations disponibles. D’autre part, les penseurs de cette époque commençaient à percevoir que, contrairement aux “matières premières” précédentes, celle que constituait l’information promettait d’être inépuisable en ce sens que toute réorganisation d’une information déjà utilisée devenait une nouvelle source d’information. Une des images favorites de ces analystes était celle des “surrégénérateurs nucléaires” qui, tout en produisant de l’énergie créaient du combustible nouveau. Et ceci dans une spirale sans fin. De la même manière, l’information promettait d’être une matière première qui se reproduirait d’elle-même au fur et à mesure de sa consommation. Inépuisable et bon marché à condition de disposer des ressources et des technologies qui permettaient de la traiter.

Or, dans le domaine de l’information, les USA avaient, en 1990, une avance non négligeable. En effet, même si les pays de l’Asie avaient su industrialiser à moindre coût la fabrication matérielle des composants électroniques nécessaires au traitement des informations, ils restaient en retard en ce qui concernait l’invention des systèmes et la maîtrise des technologies de pointe. Semi-conducteurs performants, ordinateurs puissants, réseaux satellites, industries de production de contenus informatifs, grands réseaux de télévision, télévision numérique, étaient encore alors — même si les japonais notamment commençaient à s’intéresser à ce secteur — largement entre les mains des grands groupes américains Intel, Microsoft, IBM, Rank Xerox, Time Warner, etc. De plus, des myriades de petites sociétés inventives, notamment sur la côte Ouest des USA, imaginaient chaque jour un futur possible à leurs technologies."