Un blog de l'hyperfiction intitulée "La disparition du Général Proust" : Général Proust, Les écrits de Marc Hodges, Vie sexuelle de M H, Jean-Pierre Balpe, Un roman de Marc Hodges, Les inédits de Marc Hodges, Le journal de Charlus, Les poèmes de JPB, Le premier album photo de Marc Hodges, Le second album photo de Marc Hodges, L'album photo de JPB, Le carnet d'Oriane, Les poèmes érotiques de MH à G, Les écrits de Jean-Pierre Balpe"… Extrait du roman La Toile (ed. Cylibris)

15 février 2006

Le Goodbar

Montréal, mardi 22/12/2015, 17:53:02

Pour couvrir la musique assourdissante, Michaelis hurle aussi : “Quand l’avez-vous vu pour la dernière fois ?”

L’Iroquois, paume vers l’avant, agite sa main droite, fait signe de le suivre, se dirige vers une porte qui s’ouvre à l’extrémité du bar. Tous deux pénètrent dans un long couloir donnant sur de petites pièces sombres. Dans leur pénombre, des silhouettes confuses de groupes grouillants, haletants. Ils parviennent à une autre porte. Suivant l’Iroquois, Michaelis pénètre dans un bureau aux murs couverts de plusieurs couches d’affiches de spectacles de travestis. L’Iroquois ferme la porte capitonnée. Le son de la musique se fait lointain, presque résiduel.

- Jean Dombres, dit l’Iroquois tendant la main, je suis le gérant du Goodbar.
- Inspecteur Michaelis !
- Pour que vous veniez un soir pareil, je suppose que ça urge ?
- Oui… dit Michaelis pas fâché que son interlocuteur lui propose cette explication… Vous connaissez cet homme ?
- Il vient régulièrement… Pas souvent, mais régulièrement. Je ne sais rien d’autre. Les clients aiment la discrétion. Il se fait appeler Khamid. J’en sais pas plus !
- Il s’appelait Hamid Kharamidov. Quand l’avez-vous vu pour la dernière fois ?
- Pas longtemps… Quelques jours !
- Le 17 décembre ?
- Il y a cinq jours ?… Peut-être… Je me souviens pas bien, c’était une soirée calme, nous avons un peu discuté !
- De quoi ?
- Rien d’important… Comme d’habitude… Du temps, de la musique, de mes cocktails… Ici, faut savoir être discret !
- Vous souvenez-vous à quelle heure ?
- Pas vraiment… Il réfléchit, en début de soirée je crois, c’était un peu vide, j’avais pas grand-chose à faire, nous avons bavardé assez longtemps… Disons neuf heures, neuf heures trente. Ici la vraie foule arrive plutôt vers dix, onze heures !
- Il était seul ?
- Au début, oui… puis quelqu’un est venu le chercher au bar. Ils ont commandé des bières, sont partis s’installer à une table libre, au fond !
- Vous connaissiez cet homme ?