Un blog de l'hyperfiction intitulée "La disparition du Général Proust" : Général Proust, Les écrits de Marc Hodges, Vie sexuelle de M H, Jean-Pierre Balpe, Un roman de Marc Hodges, Les inédits de Marc Hodges, Le journal de Charlus, Les poèmes de JPB, Le premier album photo de Marc Hodges, Le second album photo de Marc Hodges, L'album photo de JPB, Le carnet d'Oriane, Les poèmes érotiques de MH à G, Les écrits de Jean-Pierre Balpe"… Extrait du roman La Toile (ed. Cylibris)

07 novembre 2005

Baker fouille la chambre

Baker revoit la victime à son entrée dans la chambre : un peu plus de trente ans, brun, cheveux longs, visage mongoloïde — Asie centrale ou Sibérie. Étranglé. Un rapide examen de l’hématome autour de son cou ne laissait aucun doute sur son assassinat. Sans doute avec un lacet, une cordelette assez fine pour tatouer une marque nette sur les chairs, assez épaisse, mais assez souple, pour ne pas entamer la peau… Corde à rideaux — mais celles de la chambre n’avaient pas servi ; ficelle de colis — mais il n’y en avait nulle trace repérable ; cordon électrique — mais aucun fil de lampe n’avait été coupé ; ruban pour orner un cadeau — mais il n’y en avait aucune trace… Les analyses du laboratoire permettront certainement d’en savoir davantage. Allongé sur le lit ouvert, complètement nu, il ne semble pas s’être beaucoup débattu. À moins que son assassin n’ait remis de l’ordre, ce qui paraît peu probable. En tout cas, il n’a pas été surpris : aucune trace d’effraction, ni de lutte. La victime devait connaître son assassin.

Baker poursuit sa fouille minutieuse. Sa méthode a toujours été de s’imprégner longuement de tout ce qui a pu avoir un lien avec la victime. Pour comprendre… Baker est un amateur de la littérature policière du XXème siècle, plus exactement de sa première moitié : Conan Doyle, Agatha Christie… Même s’il n’ose pas l’avouer car c’est un peu désuet, son idéal policier est Sherlock Holmes ou le commissaire Maigret, une police d’avant les laboratoires où l’intuition des enquêteurs compte plus que l’accumulation des analyses. Une époque révolue… On ne naît pas quand on veut…

Après avoir examiné les vêtements pendus aux cintres, Baker passe aux chemises et au contenu de leurs poches. Tous les vêtements respirent luxe, élégance, parfums chers, raffinement : soies, broderies, griffes renommées, Monsieur X… avait les moyens.

Baker ouvre les tiroirs.