Un blog de l'hyperfiction intitulée "La disparition du Général Proust" : Général Proust, Les écrits de Marc Hodges, Vie sexuelle de M H, Jean-Pierre Balpe, Un roman de Marc Hodges, Les inédits de Marc Hodges, Le journal de Charlus, Les poèmes de JPB, Le premier album photo de Marc Hodges, Le second album photo de Marc Hodges, L'album photo de JPB, Le carnet d'Oriane, Les poèmes érotiques de MH à G, Les écrits de Jean-Pierre Balpe"… Extrait du roman La Toile (ed. Cylibris)

13 janvier 2006

Questions policières

Montréal, mardi 22/12/2015, 15:41:11

- Kharamidov vous a téléphoné récemment ? S’étonne Karine.
- Bien sûr, il m’appelait dès qu’il venait à Montréal. Nous avions un projet d’exposition pour la fin de l’année 2016. Il devait créer un événement pour Noël prochain… Qu’il ait accepté de travailler avec ma galerie était très important. J’en étais très flattée !
- Il vous a appelée plusieurs fois !
- Oui, oui, bien sûr. Dès qu’il est arrivé. Pour me dire qu’il était là… On était très amis, vous savez… Puis pour un rendez-vous. Le 17. Nous avons déjeuné ensemble, le 18 ou le 19, je ne me souviens plus bien, je voulais lui présenter le directeur du musée d’art contemporain… Nous avions convenu d’un rendez-vous pour cette après-midi!
- Désolé, il ne viendra pas, dit Jim Buchanan.
- C’est une catastrophe !
- Lui connaissiez-vous des ennemis, demande Karine Leknar ?
- Non, bien sûr… Il était adorable !
- Excusez-moi, dit Buchanan, mais je suis obligé d’être parfois un peu cru !
- Je vous en prie !
- L’enquête montre qu’il a été tué en faisant l’amour !
- Lui ?
- Ça vous étonne !
- Il n’aimait que les hommes. Jamais il n’aurait touché une femme !
- Il était avec un homme !
- Dans ce cas !
- Lui connaissiez-vous une liaison régulière ?
- Non… Je vais être franche, Hamid n’aimait que les hommes jeunes. Disons les vieux adolescents, dix-sept, vingt-cinq ans maximum, jamais plus. Il ne pouvait accepter une liaison régulière avec quelqu’un qu’il aurait vu vieillir. C’était un grand enfant. Il n’acceptait pas l’idée de ne plus être jeune… Vous savez, d’une certaine façon c’était son drame. Il ne pouvait se fixer, devait toujours trouver de nouveaux partenaires.
- Une proie facile pour les voyous ?

Germaine Argencourt ne dit rien, laisse passer un temps de silence. Karine et Jim se contentent de la regarder.

- Je ne sais pas… Il y a toute une partie de sa vie que je connais, celle qu’il passait au milieu des artistes, des intellectuels. Il y rencontrait nombre de ses amants provisoires. Ceux-là, flattés de coucher avec lui, ne se faisaient certainement pas payer. Je ne connais pas du tout l’autre versant. Je sais qu’il s’occupait d’une association pour les désintégrés. J’ignore laquelle, j’ignore même s’il en profitait pour ses rencontres amoureuses. Si c’était un moyen pour lui d’avoir des partenaires ? Nous ne nous voyions pas beaucoup malgré une grande amitié. Il voyageait tout le temps. Je me déplace beaucoup aussi. Nous nous rencontrions plus sur le réseau que dans le monde réel… Il était merveilleux…

- Pardonnez-moi, dit Karine. Ma remarque va peut-être vous sembler stupide, mais votre numéro de téléphone est le 14.423.1534. La chambre dans laquelle il a été assassiné était la chambre 1534… Est-ce une simple coïncidence ?