Un blog de l'hyperfiction intitulée "La disparition du Général Proust" : Général Proust, Les écrits de Marc Hodges, Vie sexuelle de M H, Jean-Pierre Balpe, Un roman de Marc Hodges, Les inédits de Marc Hodges, Le journal de Charlus, Les poèmes de JPB, Le premier album photo de Marc Hodges, Le second album photo de Marc Hodges, L'album photo de JPB, Le carnet d'Oriane, Les poèmes érotiques de MH à G, Les écrits de Jean-Pierre Balpe"… Extrait du roman La Toile (ed. Cylibris)

21 décembre 2006

Blaise se manifeste

Tolag, mardi 29/12/2015, 08:51:02

D’un revers de la main, il chasse le petit gecko jaune et noir qui paresse sur les touches ensoleillées de son micro-ordinateur, choisit l’écrit comme mode d’échange, crée un espace virtuel de discussion. Quelque chose comme une maquette de salon. Y place les clones d’Irina et de Blaise: chacun d’entre eux, maintenant doit savoir qu’il est sollicité par l’autre, que Joseph organise leur rencontre. Blaise se manifeste le premier: sur l’écran de Joseph une fenêtre s’ouvre, portant dans sa barre de menu le clone de Blaise ainsi que la date et l’heure: 29/12/15, 00:43:56… Dans la fenêtre, un texte s’inscrit:

“Comment allez-vous? Je suis, pour l’instant, absent de chez moi et n’ai pas accès au réseau… J’ai laissé mon clone en stand-by au cas où vous désireriez connaître mes dernières informations sur l’affaire qui nous occupe. Il y en a peu que vous ne connaissez pas directement. La seule qui date seulement de quelques heures est l’interrogatoire de la bonne de la pension Peirse —Patricia Tsalmuna. Elle a été interpellée à Vancouver. Son interrogatoire ne nous apprend rien sinon qu’elle ment. J’ai en effet relevé ceci dans le compte-rendu enregistré par les policiers de Montréal le 25 décembre, neuf heures six heure locale : “Monsieur Benoît a dit qu’il allait dans sa famille pour les fêtes. Quelque part dans l’Ouest… Dans les Rocheuses je crois,. Peut-être bien Banff, mais j’en suis pas sûre. Il doit ne revenir que le 2 ou 3 janvier. Il nous a déjà payé le mois de janvier… Quant à Monsieur Maximoff, il n’a rien dit non plus. Je crois savoir qu’il devait passer les fêtes à Toronto, chez des amis. Normalement il devrait revenir demain.” Or, aujourd’hui, 28 décembre à 13 heures 43 heure locale, lors de son interrogatoire à Vancouver, elle déclare : “Huit jours avant sa mort, je suis pas sûre de la date… Disons entre le 17 et le 19 décembre, monsieur Peirse a déclaré son intention de tous nous renvoyer… Certains soirs tous les pensionnaires se retrouvaient pour discuter un peu. Un soir, il nous a réunis. Ça ne nous a pas trop surpris… Il nous a dit qu’il était trop fatigué, trop vieux, que la maladie le rongeait, qu’il ne pouvait plus vivre dans cette maison, que le moindre bruit le fatiguait… Il s’est excusé, puis a ajouté que la maison devrait être vide le lendemain de Noël…” Il y a là une contradiction manifeste puisque le 25 décembre, elle semblait ignorer ce que Denys Peirse était, de son propre aveu, censé lui avoir déclaré huit jours avant. D’autre part, le mystérieux monsieur Benoît ne peut avoir payé le mois de janvier d’avance alors que, ajoute-t-elle plus loin : “Denys Peirse a trouvé un nouveau logement à tous ses pensionnaires”. Lorsque l’on examine attentivement ces deux interrogatoires, ils sont bourrés de contradictions. Je pense que la police de Montréal va s’en apercevoir dès demain matin. Ils vont à nouveau interpeller cette femme pour en savoir davantage. Nous serons donc au courant. Tout converge vers cette pension Peirse qui devient de plus en plus mystérieuse et semble liée à Sarpedon. Si vous avez des informations supplémentaires sur ce point, faites-les moi parvenir rapidement. Le dossier Sarpedon est en effet trop volumineux pour être exploité utilement sans analyses particulières. À bientôt. Dès que je m’éveille je me rebranche en direct. Amitiés.”