Elstir et Rachel

Londres, lundi 21/12/2015, 17:33:49

- J’ai parfois l’impression que tu es plus amoureux du web que de moi !

Elstir se coule contre Rachel… Elle est si douce, si chaude… il aime tant sentir ses petites fesses fermes se mouler au creux de son ventre…

- Comment peux-tu dire ça ? Tu sais bien que je suis fou de toi !
- À peine avons-nous fini de faire l’amour, tu allumes ton satané écran. Tu exagères ! Si tu m’aimais n’aurais-tu pas envie de rester simplement allongé contre moi sans rien faire d’autre ?
- C’est parce que je t’aime que j’ai envie de te faire partager mes enthousiasmes !
- Je ne considère pas que mon travail sur le réseau fasse partie ni de notre intimité ni de mes joies !”
- Mais toi, c’est pas pareil, tu participes à des consultations à distance, tu aides des avocats du monde entier lorsqu’ils se trouvent devant un problème de ta compétence… Ton travail est passionnant, mais technique… Moi je vis pleinement dans le web, par le web… le web est un peu de moi, de mon intelligence, de ma vie… N’as-tu pas envie de la partager ?
- Tu fuis toujours dans une poésie de cybercafé… J’aimerais simplement te suffire, que tu n’aies besoin de rien d’autre !
- Les yeux dans les yeux… dit Elstir en la prenant par la taille.
- Tu n’es pas drôle… Il y a des moments les yeux dans les yeux et des moments hors des regards, minaude Laurence.
- Pas pour moi, je veux que tu penses à moi tout le temps, que tu saches tout le temps ce que je pense, ce que je fais, ce qui me passionne !
- Tu veux m’intégrer dans ton réseau ? Petite bête prise dans ta toile d’araignée, dont tu contrôles tous les mouvements !
- Si tu veux… mais sans ironie. Si tu m’aimes je veux te faire partager mon amour du réseau !
- C’est bien ce que je disais !”

Elstir caresse doucement la poitrine de Rachel, ils sont nus, allongés sur le lit. Face à eux, un écran vide, projeté sur le mur, éclaire la pièce :

- Notre amour est affectif, passionnel, sexuel, vivant. Mon attrait pour le web n’est qu’intellectuel. Ce n’est pas de l’amour, mais de la curiosité, au mieux de l’excitation… Comment peux-tu comparer ?