Les choses se compliquent

Montréal, samedi 26/12/2015, 12:35:52

Le commissaire Jordan Baker quitte son bureau, s’apprête à regagner à pied son loft de la rue Claudel par le réseau des rues souterraines. Venir au bureau un samedi, qui plus est en période de fêtes, est exceptionnel. S’il n’y avait pas cette satanée affaire Kharamidov! Pourtant il n’est pas mécontent, cette enquête lui aura au moins permis de mieux connaître Karine Leknar. Il la trouve vraiment belle, intelligente. Il est heureux qu’elle ait accepté de passer le dimanche avec lui. Si le temps le permet, ils iront faire du ski de fond dans les forêts environnant Montréal, peut-être du côté de Saint-Jérôme… S’il ne fait pas beau, ils trouveront bien à faire quelque chose d’autre…

Baker vient à peine de commander l’ascenseur lorsqu’il s’entend appeler; il se retourne. Une femme, policier de service, vient vers lui:

- Commissaire, commissaire, partez pas… Y a du nouveau!

Baker éprouve une sensation fugace de lassitude… on ne le laissera donc jamais tranquille…

- Quoi?
- Je sais pas, le bureau Interpol de Paris vous demande… j’ai mis la communication sur votre poste.

Baker revient dans son bureau. Sur le mur où se projette son écran, en visiophonie, assis dans un fauteuil pivotant, le commissaire Legrand semble l’attendre :

- Bonjour commissaire, désolé de vous déranger un week-end pareil, mais il y a du nouveau.
- Ne vous excusez pas, ce sont les servitudes du métier. C’est encore moins agréable pour vous… Si je ne me trompe, il est dix huit heures chez vous.
- Presque, répond Legrand.
- Que se passe-t-il ?
- Nous avons retrouvé le porteur de la carte bleue de Kharamidov.
- Superbe !, s’exclame Jordan Baker. Nous tenons enfin un fil solide!
- Je crains au contraire que ça ne se complique, avance le commissaire Legrand en pivotant sur son fauteuil, nous avons bien retrouvé le porteur de la carte, mais pas la carte… et, en plus, il est mort.