Un blog de l'hyperfiction intitulée "La disparition du Général Proust" : Général Proust, Les écrits de Marc Hodges, Vie sexuelle de M H, Jean-Pierre Balpe, Un roman de Marc Hodges, Les inédits de Marc Hodges, Le journal de Charlus, Les poèmes de JPB, Le premier album photo de Marc Hodges, Le second album photo de Marc Hodges, L'album photo de JPB, Le carnet d'Oriane, Les poèmes érotiques de MH à G, Les écrits de Jean-Pierre Balpe"… Extrait du roman La Toile (ed. Cylibris)

21 septembre 2006

L'intellect spéculatif

Dickinson, dimanche 27/12/2015, 13:38:42

De la fenêtre de Bart provient une autre voix, tout aussi jeune et séductrice, peut-être plus féminine. Elle a un ton presque doctoral, un peu solennel :

“…L’intellect agent, que l’on appelle encore “intellect actif”, est une substance séparée mais supérieure, transcendante — un intellect “hylique” — qui construit ce qui est commun à l’ensemble des individus. Sans cet intellect actif, les hommes n’auraient rien en commun.
“Tu ne peux avoir de connaissance individuelle que par l’intermédiaire d’images individuelles. Cette connaissance est appelée “intellect spéculatif”. Cet intellect spéculatif appartient à chacun, il est destructible car il dépend des images propres à chaque corps. Aussi pour qu’il y ait connaissance humaine, il faut que l’intellect possible s’unisse à l’intellect agent. Ensemble, ils forment l’intellect acquis.”

- Je n’y comprends rien, dit Brooks. Ça me paraît confus.
- C’est ça qui m’intrigue ! J’aimerais bien savoir ce que Bart écoute ?
- On n’a qu’à le lui demander !
- Tu crois s’alarme Sue ? d’habitude nous laissons nos enfants libres de faire ce qu’ils veulent dans leur chambre.
- Bien sûr… Ça n’empêche pas de discuter !
- Il va penser que nous l’espionnons !
- Comment pourrait-il penser que ses parents l’espionnent ? Nous avons toujours eu l’habitude de nous faire confiance les uns aux autres, de parler de nos problèmes ou de nos désirs… Je suis surpris que Bart ne nous ait pas parlé de ce qu’il écoute. Et puis, tu dis toi-même que depuis quelques jours tu le trouve bizarre ?
- Oui, répond timidement Sue, mais.
- Il n’y a pas de mais. Plus tard, il sera peut-être trop tard. Je vais le voir, tu viens avec moi ?
- Je sais pas… je trouve que ça fait un peu solennel d’y aller tous les deux.
- Tu as raison, dit Brooks, c’est sûrement pas la peine de s’alarmer pour rien, d’inquiéter Bart. Je vais aller le voir tout seul. Nous en parlerons après.

Brooks rentre. Sue reste dans le jardin : elle continue à écouter.