Un blog de l'hyperfiction intitulée "La disparition du Général Proust" : Général Proust, Les écrits de Marc Hodges, Vie sexuelle de M H, Jean-Pierre Balpe, Un roman de Marc Hodges, Les inédits de Marc Hodges, Le journal de Charlus, Les poèmes de JPB, Le premier album photo de Marc Hodges, Le second album photo de Marc Hodges, L'album photo de JPB, Le carnet d'Oriane, Les poèmes érotiques de MH à G, Les écrits de Jean-Pierre Balpe"… Extrait du roman La Toile (ed. Cylibris)

14 avril 2006

A l'arrivée du Milan-Paris

Lausanne, jeudi 24/12/2015, 19:52:28

Le TGV Milan-Paris avait glissé sans bruit dans le silence d’un paysage de neige. Les hautes crêtes des montagnes entre lesquelles coulent la vallée étroite rosissaient sous les feux déclinants d’un soleil se couchant dans la transparence glacée d’un ciel bleu pâle. Les saignées blanches des routes étaient presque désertes. En cette fin d’après-midi précédant la soirée de réveillon, le paysage semblait vidé de ses habitants comme si chacun d’entre eux s’était mis en retraite pour mieux se préparer à la fête prochaine.

Le train était presque vide, quelques étudiants qui n’avaient pu rentrer chez eux plus tôt, des militaires suisses venus en permission, peu de familles… Dans la voiture bar une quinzaine de jeunes gens et de jeunes filles vêtus simplement, sans recherche excessive, sans négligence non plus, avaient bavardé paisiblement. Tous très beaux, environ vingt ans…

Lorsque le train s’était arrêté sous la longue verrière de la gare de Lausanne, ils en étaient descendus ensemble. Les rues de la ville étaient illuminées de nombreuses guirlandes électriques; les vitrines des magasins qui fermaient, décorées avec soin, étaient brillamment éclairées. Pourtant les rues se vidaient. Les derniers retardataires se précipitaient d’un magasin à l’autre avant de s’engouffrer dans des voitures ou des taxis. Peu à peu, le froid sec d’une nuit, qui dans les dernières rousseurs de l’ouest s’était annoncée lumineuse, s’étirait comme un film hermétique enfermant la ville. Sans aucune hésitation, les jeunes gens, filles et garçons mêlés, s’étaient engagé dans une des rues descendant vers le port de tourisme, sur les bords du Léman. Ils marchaient vite; en silence… Arrivés sur le port, ils s’étaient rassemblés autour de celui d’entre eux qui semblait être le chef. Il leur désigna les grands hôtels internationaux dont les façades du début du vingtième siècle, surchargées d’ornements inutiles, étaient illuminées pour la fête nocturne. Quatre petits groupes se formèrent ainsi.

Chacun d’eux pénétra dans un des hôtels.