Un blog de l'hyperfiction intitulée "La disparition du Général Proust" : Général Proust, Les écrits de Marc Hodges, Vie sexuelle de M H, Jean-Pierre Balpe, Un roman de Marc Hodges, Les inédits de Marc Hodges, Le journal de Charlus, Les poèmes de JPB, Le premier album photo de Marc Hodges, Le second album photo de Marc Hodges, L'album photo de JPB, Le carnet d'Oriane, Les poèmes érotiques de MH à G, Les écrits de Jean-Pierre Balpe"… Extrait du roman La Toile (ed. Cylibris)

04 août 2006

Un tract

Montréal, samedi 26/12/2015, 14:15:11

Le troisième compartiment de la cave est vide. Son sol de terre battue est scarifié, comme si on avait, récemment, traîné des objets lourds : meubles, caisses… quelque chose comme ça.

Le quatrième ressemble à un atelier: le sol, contrairement à celui des autres compartiments, est recouvert d’une dalle de béton; l’éclairage n’est pas fait d’une simple ampoule pendant à un fil, mais de trois tubes néon; le long de trois des murs, des établis de bois surmontés de planches où des pitons indiquent que devaient être accrochés des outils. Un grand nombre de casiers servaient certainement à ranger des objets divers. Mais là encore, tout a été emporté. Seuls quelques menus objets: clous, vis, diodes, fragments de fils électriques, traînent dans les compartiments. Les experts pourront peut-être en tirer quelque chose. Pas Baker.

Cette enquête, où tout lui échappe, commence à l’agacer sérieusement.

Il se dirige vers l’échelle. Entre les marches il aperçoit une feuille de papier vraisemblablement tombée d’un paquet et qui, oubliée, aura glissé sous l’escalier. Il la ramasse, sort de la cave, l’examine au soleil…

Ça ressemble à un tract. Le texte en a la certitude absolue et directe:

“Tu as soif de sympathie, d’amitié, d’amour, de connaissance.
Tu reconnais en toi de grandes qualités inutilisées, une grande force qui
ne demande qu’à se développer.
Tu as faim de rencontres.
Tu sais que ta vie est unique et importante.
Pourtant ce monde est sans pitié, sans chaleur humaine.
Tu te sens méprisé, ignoré.
Tu souffres, erres dans l’obscurité de l’ignorance.
Tu te sens capable de te dépasser, de faire de grandes choses.
Tu sais que lorsque Dieu s’humanise, l’Homme se divinise…

Parmi nous, tu es le bienvenu :
Nos frères sont prêts à t’accueillir.
Accepte de partager avec eux le repas de l’amitié.
Écoute-les ! Confies-toi à eux !
Parle-leur !
Ils sauront te faire franchir les gouffres du malheur.


sarpedon@théo.pietro.it”