Un blog de l'hyperfiction intitulée "La disparition du Général Proust" : Général Proust, Les écrits de Marc Hodges, Vie sexuelle de M H, Jean-Pierre Balpe, Un roman de Marc Hodges, Les inédits de Marc Hodges, Le journal de Charlus, Les poèmes de JPB, Le premier album photo de Marc Hodges, Le second album photo de Marc Hodges, L'album photo de JPB, Le carnet d'Oriane, Les poèmes érotiques de MH à G, Les écrits de Jean-Pierre Balpe"… Extrait du roman La Toile (ed. Cylibris)

21 avril 2006

Un médaillon comme indice

Montréal, jeudi 24/12/2015, 23:26:40

La liste qui s’affiche fonctionnant comme un hypertexte, il suffit que Karine désigne du doigt l’un quelconque des objets pour obtenir sa photo et d’éventuels renseignements complémentaires. Systématique, elle décide de les regarder l’un après l’autre. D’abord, elle ne trouve rien. Ce n’est qu’en arrivant au “médaillon émaillé” qu’apparaissent les armoiries de la pension Peirse. Il n’y a aucun doute. Elle en est sûre. Le dessin est très caractéristique : un écusson divisé en quatre parties par une croix rouge; la partie haute de gauche à fond bleu porte comme un quadrillage doré, celle de droite à fond doré un poisson bleu; la partie basse de gauche également à fond bleu porte un sablier doré et la dernière, à fond bleu quelque chose qui ressemble à une église entourée, à droite de la lettre S, à gauche de la lettre E. Au centre de la croix, un écusson plus petit, sur fond noir, un personnage doré qui ressemble à un guerrier grec ou romain… Ce n’est pas un motif ordinaire, elle ne pouvait pas se tromper. Elle est persuadée de ne l’avoir jamais vu ailleurs! Une échelle indique que le médaillon mesure deux centimètres et demie de haut sur deux de large. Les photos de face, de profil et de dos montrent qu’il ne s’agit pas d’un médaillon, plutôt d’un fermoir de cordelette de cou comme en portaient autrefois les cow-boys de westerns. Une légende laconique indique: “médaillon servant à fermer la cordelette de soie noire avec laquelle Khamid Kharamidov a été étranglé”. Karine Leknar est perplexe: si ce n’est pas une preuve, c’est un indice troublant. Elle aimerait bien avoir l’avis de quelqu’un d’autre. Bien que ce soit Noël, elle se décide à appeler le commissaire Baker. Chez lui, au visiophone, Jordan n’a pas l’air surpris de son appel. Il lui sourit:

- Bonjour Karine, tu as passé une bonne nuit?
- Excellente, j’étais très heureuse d’être avec toi.
- Dommage que tu te sois portée volontaire pour la permanence, j’aurais bien aimé que nous fêtions Noël ensemble.

Elle hésite à peine:

- Moi aussi.
- Je suis heureux que tu aies eu envie de m’appeler!

Karine comprend aussitôt que Jordan se méprend :

- C’est-à-dire.
- Tu n’as pas eu envie de m’appeler?
- Si… mais, elle se jette à l’eau, je t’appelais pour une raison de service.