Fusion des âmes et des corps

Paris, vendredi 25/12/2015, 15:25:59

- Sidney, je veux t’offrir quelque chose.
- Yeaah!… Toi, mon cadeau de Noël! Ce serait giga… j’ai fichtrement envie de toi!
- Patience, la frustration perfectionne le désir, répond Moéra souriante… Ce que je veux t’offrir est bien mieux encore… Me fais-tu confiance?
- Ben ouais !
- Es-tu toujours décidé à être des nôtres?
- Oui, répond Sidney sans hésiter.
- Alors, laisse-toi faire, ce sera un cadeau merveilleux!

Il est presque seize heures, Sidney et Moéra sont revenus à l’Hôtel de Saint-Aignan qui semble toujours aussi étrangement désert. Ils ont regagné la petite pièce blanche où ils avaient fait l’amour, puis où Sidney a dormi. Ils se sont assis en tailleur sur le sol. Moéra se relève, commence à se dévêtir:

- Déshabille-toi, dit-elle doucement…

Lorsque Sidney est nu, elle ajoute: Suis-moi!

Ils empruntent à nouveau le couloir puis Moéra ouvre une autre porte. Elle donne sur une pièce étrange, sphérique; en son centre, comme un vaste lit suspendu dans l’espace par quatre câbles qui forment un baldaquin et son reflet; entre la porte et le lit, une passerelle de verre. Sidney laisse échapper un petit sifflement moqueur:

- Putain, je comprends… C’est vachement plus excitant ici.

Moéra le regarde avec sérieux, entoure son cou de ses bras, l’embrasse avec douceur:

- Non, Sidney, ce n’est pas ce que tu imagines, ton âme est encore pleine de brume et de confusions… L’amour n’est qu’une maladroite tentative humaine pour atteindre la grande unité. Bien sûr, l’amour physique en est un des vecteurs, important, utile… agréable… mais qui a du mal à échapper au dualisme humain: l’amour humain conduit trop souvent à l’égoïsme, la jalousie l’enfermement sur soi ou sur un couple. Il échoue dans son but suprême et ne permet d’atteindre que son contraire: la haine, la solitude, le mal. Ce que nous cherchons, c’est la grande Réunion. Celle qui retrouve l’Un originel, fusion parfaite des âmes et des corps dans la divinité dont nous étions partie et que, par nos fautes stupides d’hommes, nous avons perdue. Là seulement est le bonheur, le vrai bonheur. La jouissance parfaite, permanente, dans cette harmonie par laquelle, tous et toutes, nous participons à l’orgasme infini de la divinité. Le cadeau que je t’offre, Sidney, en ce jour de Noël, c’est la clef de la porte qui ouvre ce chemin. Mais, ce don, je ne peux le faire que si tu le désires profondément… Réfléchis bien, le veux-tu vraiment?