Un blog de l'hyperfiction intitulée "La disparition du Général Proust" : Général Proust, Les écrits de Marc Hodges, Vie sexuelle de M H, Jean-Pierre Balpe, Un roman de Marc Hodges, Les inédits de Marc Hodges, Le journal de Charlus, Les poèmes de JPB, Le premier album photo de Marc Hodges, Le second album photo de Marc Hodges, L'album photo de JPB, Le carnet d'Oriane, Les poèmes érotiques de MH à G, Les écrits de Jean-Pierre Balpe"… Extrait du roman La Toile (ed. Cylibris)

09 juillet 2006

Cérémonie mystique

Paris, samedi 26/12/2015, 17:22:60

Sidney ignora combien de temps il avait dormi mais quand il se réveilla, rien, dans la chambre, n’avait changé. L’esprit de plus en plus vide, dans une disponibilité mentale complète, il attendit encore longtemps, finissant par être hypnotisé par ces images étranges qui, sans but apparent, protéiformes, indescriptibles, étaient la seule forme de vie perceptible. Il avait attendu… Puis, de façon insensible, les images s’étaient ralenties, des formes s’étaient lentement structurées, la lumière s’était un peu durcie et, peu à peu, des textes étaient apparus sur le mur: “BIENVENUE PARMI NOUS”; puis “BIENVENUE FRERE SIDNEY”; puis “Frère Sidney, préparez-vous, nous venons vous chercher!” Quand Sidney fut habillé, la porte, de façon inattendue, sembla réapparaître dans le mur. Le grand jeune homme blond entra :

- Bonjour frère, mon nom est Céryx. Nous t’attendions… Suis-moi !

Céryx précède Sidney dans des couloirs, des escaliers, le mène à cette salle qu’il connaît déjà pour y être venu lors de sa première visite. Cette fois-ci, elle est pleine d’hommes, de femmes assis sur la moquette, plutôt jeunes, vêtus du même vêtement blanc, tournés vers le grand écusson de mosaïque, face à Boèce de Dacie. Moéra est à sa droite…

- Bienvenue, Sidney, approche. Assieds-toi devant moi. Nous sommes heureux que tu aies choisi de te joindre à nous. Désormais, tu n’appartiens plus à l’autre monde, mais au nôtre. Pour que la rupture soit définitive, Moéra qui a eu la joie de te conduire à nous va te donner le nom qu’elle t’a choisi.

Moéra se lève, approche avec lenteur. Une autre jeune fille apporte un bassin d’eau. Moéra y trempe les mains, les impose, humides, sur le visage de Sidney:

- Bienvenue parmi nous, Alcathe, amour et joie, ce nom, désormais, est le tien. Parmi nous, tu n’en auras plus d’autre!

Tous les participants se lèvent, reprenant en chœur:

- Alcathe, tu es le bienvenu!

Ils se rassoient. À son tour, le Maître se lève:

- Frère, quel est ton nom?
- Alcathe, répond Sidney.

Imité par l’ensemble des participants qui, l’un après l’autre, défilent devant le nouvel Alcathe, le Maître lui donne l’accolade. Ces embrassades terminées, tous se rasseyent. Alcathe cherche Moéra des yeux… Il semble qu’elle ait disparu. Le Maître prend la parole:

- Tous ici ne faisons qu’un. Moéra, Alcathe, Gilles, Chiadé, ces noms qui désignent nos individualités ne sont que des signes superficiels. Seul importe l’amour que nous vivons les uns pour les autres. C’est par cet amour, et lui seul, que nous parvenons à nous fondre en un seul esprit… Ne cherche pas Moéra, Alcathe! Moéra n’est rien! Moéra et toi vous avez été un comme nous tous. Chacun de nous n’est qu’une part de l’autre car nous sommes les atomes d’un même corps. Chacun de nous est à tous les autres et si l’amour charnel est une des voies d’accès vers l’Unité, il ne doit pas être une entrave. Nous nous devons d’être généreux et non exclusifs. Oublie Moéra, tous, ici, sommes à chacun.

- Amen! ponctue la foule des assistants.

Une jeune fille brune, très mince, assez petite s’approche du Maître:

- Maître, pourrais-je être l’initiatrice d’Alcathe?
- Si tel est ton désir… Si Alcathe accepte.