Un blog de l'hyperfiction intitulée "La disparition du Général Proust" : Général Proust, Les écrits de Marc Hodges, Vie sexuelle de M H, Jean-Pierre Balpe, Un roman de Marc Hodges, Les inédits de Marc Hodges, Le journal de Charlus, Les poèmes de JPB, Le premier album photo de Marc Hodges, Le second album photo de Marc Hodges, L'album photo de JPB, Le carnet d'Oriane, Les poèmes érotiques de MH à G, Les écrits de Jean-Pierre Balpe"… Extrait du roman La Toile (ed. Cylibris)

08 décembre 2006

Traque aux informations

Genève, mardi 29/12/2015, 24:45:30

Le premier message trouvé dans le deuxième groupe de fichiers date du 19 décembre 15 heures 51, le dernier du 20 décembre 13 heures 23. Le premier est un relevé de compte bancaire provenant de la Türkisches Bank de Francfort. Il révèle que le compte de Kharamidov était provisionné de la coquette somme de deux millions trois cent vingt-sept mille euros vingt-cinq. Même si cette somme laisse Jean-Blaise rêveur, ce n’est pas ce qui l’intéresse le plus. L’historique indique en effet:

Heure d’envoi : 19/12/2015 16:11
Durée : 00:08
Destinataire : khamid@khamid.bonaventure.montréal.ca
Émetteur : türkisbank.frankfurt.al
Système destinataire : bonaventure.montréal.ca
Document : relevé journalier de compte
Nombre de pages : 3
Résultat : transmission impossible, pas de réponse du terminal khamid

Si la transaction a échoué, c’est que le terminal personnel de Kharamidov était indisponible. Non celui de l’hôtel. À 16 heures 11, l’assassin était donc sorti de la zone de transmission du serveur de l’hôtel Bonaventure. Kharamidov était mort, son assassin en fuite. Normalement, l’envoi de messages sur cette adresse aurait dû se poursuivre jusqu’au 21 décembre 15 heures puisque le serveur de l’hôtel continuait à considérer Kharamidov comme un client. Ensuite, jusqu’à ce que ses correspondants apprennent sa mort, le message de résultat aurait dû être: “transmission impossible, pas de réponse du serveur bonaventure.montréal.ca”. Or, il n’en est rien. Le dernier message date du 20 décembre 13 heures 23, comme si quelqu’un avait indiqué au serveur de reroutage qu’il n’était plus utile de faire suivre cette catégorie de messages tout en laissant passer les autres. Jean-Blaise doit absolument en découvrir la raison.

Pour cela, une seule solution, trouver parmi les fichiers du serveur de Francfort le fichier d’adresses donnant les instructions de reroutage. Pour un spécialiste des systèmes comme Jean-Blaise Échenoz, ce n’est pas trop difficile. Pourtant il a beau chercher longuement, il n’y parvient pas. Aucun fichier ne ressemble à ce que pourrait être un fichier de reroutage. Pourtant, les historiques sont formels, ce fichier est obligatoirement sur le serveur de Francfort. Jean-Blaise Échenoz s’accorde quelques minutes de réflexion. Comme d’habitude quand il se trouve devant un problème un peu inhabituel, il a besoin de marcher. Il se lève, sort de la pièce qui se verrouille derrière lui, va jusqu’à la machine à café de l’étage, plus pour se donner un but que par besoin réel de boisson chaude. Marcher stimule ses neurones et lui permet souvent d’esquisser une solution aux problèmes auxquels il se heurte.