Un blog de l'hyperfiction intitulée "La disparition du Général Proust" : Général Proust, Les écrits de Marc Hodges, Vie sexuelle de M H, Jean-Pierre Balpe, Un roman de Marc Hodges, Les inédits de Marc Hodges, Le journal de Charlus, Les poèmes de JPB, Le premier album photo de Marc Hodges, Le second album photo de Marc Hodges, L'album photo de JPB, Le carnet d'Oriane, Les poèmes érotiques de MH à G, Les écrits de Jean-Pierre Balpe"… Extrait du roman La Toile (ed. Cylibris)

07 juin 2006

Et Dieu dans tout ça?

Londres, vendredi 25/12/2015, 14:50:13

— Le second auteur cité (environ vingt-six pour cent des textes), Machrab, est aussi un mystique sûfi proscrit durant toute sa vie pour ses idées et mort sur le gibet à cause de l’hétérodoxie de ses opinions politiques et religieuses.

— Les autres auteurs sont moins remarquables sur ce plan. Cependant tous les textes, y compris ceux non attribués, respectent la loi du ghazal qui est de ne chanter qu’un seul et unique sujet, celui de l’amour. Mais une forme très particulière d’amour puisqu’il est impossible de savoir si la personne aimée est une femme ou un homme — l’ouzbèque ne connaît ni masculin ni féminin — pas plus qu’il n’est possible de savoir si elle est un personnage humain ou la divinité. En fait, le ghazal joue profondément sur ce syncrétisme: l’amour divin passant par l’amour humain et l’amour humain étant une étincelle du feu que représente l’amour divin car, comme dit le Coran: “man ‘arafa naf-sahu, fa-qad ‘arafa rabbahu” (Celui qui se connaît soi-même connaît son Seigneur). D’où le thème central qui est celui de la “séparation” qui se décline sous ses multiples formes: “khadjr”, absence de rapports ; “khidjron”, mise en place d’une absence de rapports; “ayrilik”, différence; “firok”, différenciation; etc. Le but de cet amour est l’union, ou plutôt la réunion: “Comme ce jour est douloureux qui me sépare de ton visage!” (Machrab), “Unité sous la dualité: Il est tout dans Tout” (Nizhâm Ayn al-Shams wa-l-Bahâ). La complexité de cette thématique fait de tout ghazal un tressage d’interprétations où tout mot peut avoir un sens second différent du sens apparent et ce d’autant que, jouant sur l’emprunt à des langues diverses, l’auteur multiplie les possibilités d’interprétations. Comme il s’appuie sans cesse sur des références culturelles implicites, notamment celles au Coran, le Livre des livres, “le ghazal n’a donc vraiment ni dénotation ni référence. Le monde dont il parle est un monde absent, imaginaire et intérieur, un monde de pure construction spirituelle qu’il s’agit de faire venir au jour par le texte” (Khamid Ismaïlov, le ghazal ouzbek, Anka n° 22/23). La littérature du ghazal est une littérature proche de l’obsession qui recherche l’infinitude des variations minimales. Ses textes tournent toujours, sans jamais les épuiser, autour des mêmes thèmes, des mêmes mots. En cela ils sont proches de la prière mystique.

Pour plus d’informations sur la mystique sûfi, il est possible de consulter le serveur "Searching God in the cyberspace” : http://www.interlink.com/mateen/Sufi/sufi_islam.ntml"