Perquisition

Montréal, samedi 26/12/2015, 13:56:30

Silence complet… Fenêtres closes, la pièce est dans l’obscurité. Aux quatre coins, s’élève une fumée d’encens. Au centre vêtu d’une robe rouge, cerné de trente-trois cierges allumés, Dan Peirse, les yeux clos, semblant dormir. Confortablement installé dans son fauteuil, attendant, face à la porte d’entrée de la pièce, la venue de visiteurs, il a l’air paisible, reposé. Il ne respire pas… Il est mort.

Depuis quelques secondes, comme un enfant serrant dans ses doigts la ficelle dérisoire d’un ballon de baudruche crevé, le commissaire Baker, tenant à la main un mandat de perquisition, le regarde en silence. Il semble perplexe, désorienté… un peu désappointé même. Il regarde autour de lui: la pièce est totalement vide. Sur les murs, des traces colorées dénoncent l’emplacement récent de meubles et de tableaux.

Accompagné du médecin légiste et de deux infirmiers, Michaelis revient. Il porte une caméra vidéo infrarouges reliée à un ordinateur portable, se met à filmer soigneusement l’espace complet de la pièce.

Jordan Baker ressort, traverse le couloir, commence à visiter la maison.

Le rez-de-chaussée a trois pièces: celle où, après avoir sonné vainement et poussé la porte entrouverte, ils ont trouvé Dan Peirse, une autre pièce en face, assez grande, murs blancs, rideaux blancs, moquette blanche… vide également. Seule trace d’équipement ancien, au plafond, pendent les fils de ce qui a dû être un projecteur d’écran à matrice active. La troisième pièce est une cuisine. Elle ne présente rien de remarquable. Baker ouvre un placard. Il révèle le contenu de la plupart des placards de cuisine: boîtes de muësli, huile d’olive, sel, poivre… un autre contient des assiettes, des verres. Les inspecteurs s’occupent de tout ça, filment, analysent… au cas où. Pour une fois, voulant impressionner la pension Peirse, Baker est venu avec une équipe assez nombreuse. Ils pourront fouiller minutieusement.