Un blog de l'hyperfiction intitulée "La disparition du Général Proust" : Général Proust, Les écrits de Marc Hodges, Vie sexuelle de M H, Jean-Pierre Balpe, Un roman de Marc Hodges, Les inédits de Marc Hodges, Le journal de Charlus, Les poèmes de JPB, Le premier album photo de Marc Hodges, Le second album photo de Marc Hodges, L'album photo de JPB, Le carnet d'Oriane, Les poèmes érotiques de MH à G, Les écrits de Jean-Pierre Balpe"… Extrait du roman La Toile (ed. Cylibris)

05 octobre 2006

Une toile de données

Genève, dimanche 27/12/2015, 20:21:26

Parce que, dans l’échelle chronologique, aucun autre lien ne concerne Luce Arditi, Luc remonte le temps, revient en 2014, se centre sur le nom de la secte Cronos. Aussitôt une multitude de liens se concrétisent. Basculant encore sur le planisphère, Luc constate que ces liens explosent dans toutes les dimensions de l’espace du monde. Plongeant dans l’axe du temps, il est à peine surpris de constater que, depuis 1999, date de son apparition, les informations sur “cronos” sont surabondantes. Une recherche sur “ouranos”, secte apparemment créée en 2001, lui apporte les mêmes informations, ainsi que sur “divinité bienfaisante”, ou “philaé”. Son paysage-de-donnée s’est maintenant profondément modifié, comme s’il avait généré un autre univers verbal. De nouveaux termes sont apparus: “intellect, force du mal, unification, bataille, lutte, victoire, maître, grand maître, dieu…”. D’autres mots, qui au départ occupaient le devant de l’écran ont sombré, dans ses profondeurs.

Chaque analyste de la salle travaille donnant ainsi vie à l’écran d'analyse. Au fur et à mesure de l’inscription de nouveaux documents, certains d’entre eux prennent de l’importance, d’autres s’effacent, resurgissent quelques instants plus tard. Dans un tissage permanent, des figures complexes de traits et de couleurs se font, se défont sans cesse. Peu à peu, la toile d’araignée que constitue la multitude des liens se stabilise. Lentement, à partir des surfaces colorées, des lignes de force, se dégagent , relèguent les autres dans des arrière-plans lointains. L’espace semble se figer comme si les informations nouvelles ne changeaient que très peu de choses à l’organisation d’ensemble.

Alors, d’un commun accord, les analystes cessent de travailler sur leurs écrans particuliers. Ils se tournent vers l’écran d'analyse:

- Eh bien… voilà, on y voit plus clair”, dit Alexandre…

Sur l’écran qui leur fait face, reliant la multitude des points d’information, un réseau de liens s’est tissé. En son centre le mot “Sarpedon”, sur son premier cercle. Semblant se faire face, en caractères plus ou moins grands: “hypérion, théia, eupalamos, eurysthée, cronos, héra, hellé, iasion, phoronée, polypémon rhéa, thébé”. Plus loin, en caractères plus petits, “kharamidov, arditi, peirse, jonak, benoît, maximoff, tsalmuna, braffort, sanlucar, montréal, sion, barcelone, paris…” Plus loin encore d’autres termes, à peine lisibles, forment des amas locaux. Un peu à l’écart de cette toile, une autre, plus petite, comme une métastase, reliée par deux ou trois fils, s’organise autour des termes “ouranos, hypérénor, iaccho, ialébion, divinités bienfaisantes, rédempteurs, philaé, enfants de dieux…” et de leurs satellites.

- En effet, dit Luc Évequoz, on y voit plus clair. Reste à savoir ce que cela signifie réellement!