Un blog de l'hyperfiction intitulée "La disparition du Général Proust" : Général Proust, Les écrits de Marc Hodges, Vie sexuelle de M H, Jean-Pierre Balpe, Un roman de Marc Hodges, Les inédits de Marc Hodges, Le journal de Charlus, Les poèmes de JPB, Le premier album photo de Marc Hodges, Le second album photo de Marc Hodges, L'album photo de JPB, Le carnet d'Oriane, Les poèmes érotiques de MH à G, Les écrits de Jean-Pierre Balpe"… Extrait du roman La Toile (ed. Cylibris)

20 février 2006

Flirt électronique

Saint-Pierre-des-Tripiers, mardi 22/12/2015, 25:08:03

Les courriers se succèdent, après quelques secondes, les deux messages d’Irina — le premier, comme à leur habitude, contenant la clé de codage, le second codé — parviennent à Djeff:

“from irinak@perso.siber.ru to Djeff@rom.univ-paris3.fr

Je te cherche, je te trouverai… La Sorbonne III reçoit tes messages de l’Appalachian University de Boone en Caroline du Nord (USA). Tu vois que je progresse… Mes “petites bêtes” — comme tu dis — mes belettes blanches y sont à l’œuvre…

Sans t’avoir rencontré, ni même vu sur le visiophone, je t’imagine très bien avec une gueule d’assassin, fuyant Interpol. C’est comme ça que je t’aime, affreux anarchiste, sauvage, révolté, courant de meurtre en meurtre…

Je ne sais pas du tout ce que tu veux dire avec le parasitage artistique de Kharamidov…

Baisers de ta tigresse blanche”

Irina aime se laisser désirer, ne livre ses informations qu’après de longues séances de “flirt” électronique. Djeff le sait. Il sait aussi qu’elle gagne du temps pour se donner une chance de découvrir le point de départ de ses messages. Ce n’est pas pour lui déplaire. D’autant qu’il est assez sûr de lui. Elle ne semble pas se douter, par exemple, que l’adresse de l’Appalachian University n’est qu’un de ses multiples leurres. Il a devant lui le temps qu’il veut.

L’échange, code-message codé se poursuit:

“from Djeff@rom.univ-paris3.fr to irinak@perso.siber.ru

Toujours aussi rêveuse et romantique… Tu ne sauras rien de moi. Je suis persuadé que cette touche de “mystère” attire ton âme de midinette russe. Si tu me rencontrais, tu cesserais de m’aimer… Ce serait triste !…

Pour le “virus Kharamidov”, je te fais suivre une revue de cyberpresse constituée par mes knowbots. Il se peut que je te demande d’autres informations que celles que tu tardes à me donner. Que veux-tu en échange? As-tu trouvé quelque chose à Boone?…

Baisers fougueux”

“from irinak@perso.siber.ru to Djeff@rom.univ-paris3.fr

Amour de mon cœur, personne à Boone ne te connaît. Pourtant je ne demande que ton amour. Encore faut-il qu’il soit sincère et pur: j’ignore à quelle distance tu te trouves de moi. Je ne veux pas de surprise: ton visage est peut-être horrible, tes dents gâtées, ton haleine forte… Dis-moi qui tu es, je t’enverrai mon cœur. Et tout ce que tu demandes.

Baisers de feu”