Un blog de l'hyperfiction intitulée "La disparition du Général Proust" : Général Proust, Les écrits de Marc Hodges, Vie sexuelle de M H, Jean-Pierre Balpe, Un roman de Marc Hodges, Les inédits de Marc Hodges, Le journal de Charlus, Les poèmes de JPB, Le premier album photo de Marc Hodges, Le second album photo de Marc Hodges, L'album photo de JPB, Le carnet d'Oriane, Les poèmes érotiques de MH à G, Les écrits de Jean-Pierre Balpe"… Extrait du roman La Toile (ed. Cylibris)

28 mars 2006

Premières constatations

Montréal, mercredi 23/12/2015, 21:18:60

Il est tard, le commissaire Baker achève de dicter la fin de son rapport sur l’affaire Kharamidov:

“À l’heure actuelle, les résultats de l’enquête semblent confirmer que la victime — appelée Hamid Khan Kharamidov ou Khamid Khan Kharamidov, d’où, vraisemblablement, le sigle KKK brodé sur certains de ses vêtements — a été étranglée à l’aide du cordonnet de soie versé au dossier comme pièce à conviction (n° 453420). Cet étranglement ayant entraîné la mort — cf. le rapport d’autopsie — est semble-t-il la conséquence imprévue de jeux sadiques entre deux personnes de sexe masculin, la victime d’une part et un nommé Alexis Jonak dont le corps a été retrouvé le 23 décembre 2015 sur les berges du Saint-Laurent, face au 459 rue Cargo, Montréal Sud. L’autopsie du corps d’Alexis Jonak permettant de conclure à une mort par hypothermie, après absorption de tranquillisants, le 21 décembre 2015, entre 10 et 13 heures, soient deux jours après le meurtre de la victime, il semble que cette deuxième mort soit un suicide.

Notre conclusion : lors de jeux érotiques à tendance sadique entre les deux personnages, Alexis Jonak a assassiné sans préméditation Khamid Khan Kharamidov. Pris de panique devant les conséquences de son acte, il s’est caché deux jours puis s’est suicidé.

Dans l’état du dossier, il ne semble pas utile de poursuivre plus avant les investigations. Nous proposons de clore l’enquête.

La porte de Jordan Baker s’ouvre brutalement, il s’apprête à hurler quand Karine Leknar entre. Toujours un peu faible devant elle, il ne proteste pas contre cette instruction peu protocolaire. Karine Leknar jette un coup d’œil à la fin du rapport affiché sur l’écran mural de travail ; elle semble très excitée :

- C’était moins une… Sauvé par le gong !
- Que voulez-vous dire, demande Baker intrigué ?
- Si vous envoyez ça, vous êtes mort !
- C’est-à-dire ? insiste le commissaire vaguement amusé par le jeu de cache-cache auquel se livre Karine Leknar.
- C’est tout faux… Jonak n’a pas tué Kharamidov !
- Expliquez-vous.
- Voilà : je ne sais pas pourquoi, mais cette histoire de partie sadique entre deux bonhommes dans une chambre d’hôtel de luxe me semblait un peu trop facile pour être vraie. Y avait un truc qui clochait, je n’arrivais pas à savoir quoi… Ça collait pas avec Kharamidov… Bref, ça m’allait pas du tout.
- L’intuition féminine, ironise Baker.
- Vous moquez pas de moi… pas maintenant sinon vous allez le regretter.