Un blog de l'hyperfiction intitulée "La disparition du Général Proust" : Général Proust, Les écrits de Marc Hodges, Vie sexuelle de M H, Jean-Pierre Balpe, Un roman de Marc Hodges, Les inédits de Marc Hodges, Le journal de Charlus, Les poèmes de JPB, Le premier album photo de Marc Hodges, Le second album photo de Marc Hodges, L'album photo de JPB, Le carnet d'Oriane, Les poèmes érotiques de MH à G, Les écrits de Jean-Pierre Balpe"… Extrait du roman La Toile (ed. Cylibris)

08 juillet 2006

Une prison de luxe

Paris, samedi 26/12/2015, 17:22:60

Quand le grand jeune homme blond habillé de blanc vient le chercher dans la petite cellule blanche nue dont Moéra lui avait dit que ce serait désormais sa chambre, Sidney a perdu toute notion de temps.

Lorsqu’ils avaient émergé de leur épiphanie amoureuse, Moéra avait emmené Sidney dans cette petite pièce mansardée, sans ouverture, mais baignée d’une luminescence nacrée qui perlait des murs. Il avait trouvé là, rangés sur la moquette épaisse, des vêtements de coton blanc identiques à ceux portés par les personnes présentes lors de sa première visite à l’hôtel de Saint-Aignan. Sur l’unique mur vertical, un projecteur d’écran diffusait en silence des images lentes, aquatiques, aux couleurs apaisantes. Moéra avait déposé un baiser sur les lèvres de Sidney puis, sans un mot, avait disparu. Il crut d’abord qu’elle s’absentait pour prendre un bain, ou pour une quelconque autre raison, qu’elle ne tarderait pas à revenir, mais non… Il s’était assis sur le sol, avait regardé quelques temps les fluctuations fluides des images, mais, tant elles étaient informes et mobiles, il était impossible que l’esprit s’y attardât longtemps; aussi n’avait-il pas tardé à chercher autre chose… Rien ne s’offrait à sa curiosité… Pas un son, un bruit… Rien qui puisse un tant soit peu l’occuper. Il avait essayé de sortir, d’aller voir s’il rencontrait quelqu’un mais, à sa grande surprise, là où il pensait que se trouvait une porte, il ne voyait plus qu’une cloison uniforme, lisse, sans failles. Il était prisonnier!… Pourtant il ne se sentit pas inquiet car jusqu’à ce jour, mis à part Hamid, l’artiste ouzbek, personne ne s’était autant occupé de lui, ne lui avait fait autant de bien que Moéra et ses amis. Non… Il se dit simplement qu’il y avait une cause qu’il ne connaissait pas encore, que cela faisait certainement partie des habitudes de ces gens étranges, qu’il n’avait qu’à attendre… Il s’était allongé sur la moquette, avait laissé son regard flotter dans les images; n’avait pas tardé à s’endormir…