Un blog de l'hyperfiction intitulée "La disparition du Général Proust" : Général Proust, Les écrits de Marc Hodges, Vie sexuelle de M H, Jean-Pierre Balpe, Un roman de Marc Hodges, Les inédits de Marc Hodges, Le journal de Charlus, Les poèmes de JPB, Le premier album photo de Marc Hodges, Le second album photo de Marc Hodges, L'album photo de JPB, Le carnet d'Oriane, Les poèmes érotiques de MH à G, Les écrits de Jean-Pierre Balpe"… Extrait du roman La Toile (ed. Cylibris)

03 mai 2006

Poésie et arabesques

Tolag, vendredi 25/12/2015, 14:02:08

(Suite du mail de Joseph) Kharamidov a donc mis au point plusieurs procédés pour réduire les inconvénients visuels de ses choix.

D’abord, il utilise les particularités des graphismes turco-arabes qui sont faits d’entrelacements de lignes de couleurs quasiment uniformes. Il y a ainsi un codage différent, obéissant à des contraintes différentes — et dont je n’ai pas encore compris toutes les raisons — d’une ligne à l’autre. Il y a un codage des lignes à dominante rouge, un codage des lignes à dominante verte, un codage des lignes à dominante jaune, etc… chacune donne une série de textes divers qui, d’une certaine façon semblent se répondre. Un exemple : dans l’image numéro 1, la ligne rouge donne ceci :

“Dire mon corps courbé comme l’arc de ses sourcils, ma vie, peut-être, noire comme ses cheveux?

La ligne bleue ceci:

“L’assemblée de tes sourcils noirs siégeant sur tes yeux bourreaux trace la lettre noun sur la lettre sad.” (il faudra qu’on m’explique…)

Or, ces deux lignes se rejoignent sur le mot “sourcil” dont la lettre “r” est commune, car si l’on se contente de la ligne rouge on lit “sou cil” et non “sourcil”, le “r” devant être emprunté à la ligne bleue. Ce tressage est constant, aussi subtil qu’un tissage de tapis persan. Je vous laisse imaginer la complexité de construction qu’il suppose. À mon avis, il disposait d’un algorithme de cryptage graphique très puissant.

Mais ce n’est pas tout…

Pour contrecarrer les effets d’uniformité, il utilise des formules mathématiques plus ou moins complexes qui permettent de changer dynamiquement la valeur des lettres. Et dans ce cas, “dynamiquement” recouvre deux procédés différents. Le premier que j’appellerai “dynamisme passif” consiste en ceci: dans le cryptage découvert par Blaise, la valeur de codage est fixe à l’intérieur d’une série. Par exemple, si “a” est codé par une valeur x, tous les “a” du texte ont cette valeur x et les “b” sont codés x+1… Dans le codage dynamique passif, le codage change. Par exemple, si le premier “a” est codé par x, le second “a” est codé par x+y, le troisième “a” par x+y+y, etc. Ce codage n’est plus déchiffrable que par des calculs fréqualphabétique, c’est-à-dire prenant en compte la fréquence relative, dans une langue donnée, de ses lettres et des hypothèses de “sauts” de valeur. C’est très compliqué, ça demande à ma machine un grand nombre de calculs d’autant que le système dynamique peut changer, il n’est pas obligatoirement basé sur des additions, mais peut l’être sur des multiplications ou toute une série de formules de relations plus complexes.