Un blog de l'hyperfiction intitulée "La disparition du Général Proust" : Général Proust, Les écrits de Marc Hodges, Vie sexuelle de M H, Jean-Pierre Balpe, Un roman de Marc Hodges, Les inédits de Marc Hodges, Le journal de Charlus, Les poèmes de JPB, Le premier album photo de Marc Hodges, Le second album photo de Marc Hodges, L'album photo de JPB, Le carnet d'Oriane, Les poèmes érotiques de MH à G, Les écrits de Jean-Pierre Balpe"… Extrait du roman La Toile (ed. Cylibris)

26 février 2006

Dans le Valais Suisse

Sion, mercredi 23/12/2015, 23:43:33

Il a neigé tout le jour. Une couche de neige souple, crissante, maintenue vive par le froid. Sous la surbrillance de la lune, la blancheur de la neige creuse les perspectives de la ville. Les ombres chinoises des montagnes se découpent avec netteté sur le noir encore bleuté d’un ciel troué d’étoiles.

Quand le train de Genève entre en gare, les rues de Sion sont obscures, figées dans le froid. Peu de voyageurs : une jeune femme tenant par la main une fillette d’environ dix ans, un couple de personnes âgées, un jeune homme blond au crâne presque rasé, plutôt grand, vêtu d’un jean anthracite, d’un anorak de duvet rouge vif avec un sac à dos bleu marine. Tous sont attendus sur le quai. La jeune femme et son enfant par un homme âgé dans les bras duquel la fillette se précipite en criant “papy”; le couple par un homme d’une quarantaine d’années qui les embrasse; le jeune homme par deux autres hommes, jeunes aussi, vêtus comme lui, cheveux aussi courts, qui inclinent la tête à son approche, se mettent la main droite sur le cœur puis, comme pour le laver, passent leurs deux mains sur leur visage.

Chaque groupe va de son côté…

Sans un mot, les jeunes hommes remontent l’avenue principale jusqu’à la Placette. Ils tournent à droite devant l’archevêché, traversent les petites rues anciennes du centre-ville, la rue du Pont, empruntent une des rues étroites montant vers les ruines médiévales du château de Valère.

Ils entrent bientôt par une petite porte latérale dans un hôtel particulier du XVIéme siècle. Une plaque indique: Centre Théïa de Méditation Relaxative.

- Taddeo da Parma, notre Maître, désire te voir dès ton arrivée, déclare un des jeunes gens à celui qui vient de descendre du train.
- Je suis à sa disposition!
- Suis-moi!

Ils parcourent un long couloir voûté, montent les trente marches d’un escalier en colimaçon. Le guide frappe à une porte basse. Une voix d’homme se fait entendre:

- Qu’y a-t-il?”
- Notre frère David vient d’arriver!
- Qu’il entre!”