Un blog de l'hyperfiction intitulée "La disparition du Général Proust" : Général Proust, Les écrits de Marc Hodges, Vie sexuelle de M H, Jean-Pierre Balpe, Un roman de Marc Hodges, Les inédits de Marc Hodges, Le journal de Charlus, Les poèmes de JPB, Le premier album photo de Marc Hodges, Le second album photo de Marc Hodges, L'album photo de JPB, Le carnet d'Oriane, Les poèmes érotiques de MH à G, Les écrits de Jean-Pierre Balpe"… Extrait du roman La Toile (ed. Cylibris)

10 février 2007

Poser les bonnes questions

Turin, mercredi 30/12/2015, 05:18:44

En tout cas, ces rebondissements réels ou fantaisistes n’éclairent pas beaucoup le meurtre de Kharamidov. Frédéric n’est pas un enquêteur. Sa fonction de documentaliste ne l’amène pas à conclure. Il se contente de traiter techniquement les données pour préparer le terrain à la réflexion des enquêteurs et des juges. Ce n’est pas pour autant qu’il ne s’intéresse pas à certaines des affaires qui défilent sur ses écrans. Souvent il aime comprendre. Sinon sa fonction ne serait pas intéressante. Ce qui le motive, lui donne envie de mettre en perspective le maximum de données c’est lorsqu’il pense que ses recherches sont déterminantes, mettent en valeur des aspects négligés, ou peu perceptibles, d’une affaire en cours. Lorsque, d’une certaine façon, il joue un rôle de détective. Ce qui l’agace dans ce dossier Kharamidov-Sarpedon, c’est que les données se dispersent: rivalités de sectes, webart, prostitution, homosexualité, mysticisme, détournements de fonds… Trop de faits dans trop de directions différentes. L’ensemble est mou… invertébré. Il a comme l’impression que quelque chose lui échappe, un fait, un événement qui, tout d’un coup, éclairerait l’ensemble, ferait apparaître sa raison d’être.

Peut-être les enquêteurs s’égarent-ils trop dans le monde des sectes. Ce qu’il faudrait avant tout, c’est découvrir pourquoi Kharamidov a été assassiné. Alors, Frédéric en est persuadé, les pièces du puzzle s’ordonneraient soudain autour de la pièce centrale qui manque et les relierait toutes.

Elle apparaîtra bien un jour. Peut-être là où personne ne la cherche… Après tout, peut-être que d’autres fragments de vérité émergeront des témoignages à venir de quelques uns des combattants arrêtés par la police de Turin… Frédéric est toujours impatient. La puissance des technologies qu’il utilise fait qu’il ne parvient pas à se persuader qu’il ne peut rien contre le temps, qu’il ne peut tout savoir tout de suite. Le “temps réel” n’est temps réel qu’à l’intérieur des contraintes réelles du temps. Les interrogatoires prendront plusieurs jours, ce n’est qu’à leur issue que le traitement des données permettra de dégager quelques pépites. Pour l’instant, il n’y a rien à faire. La solution n’est pas encore présente dans le gisement qu’il exploite. À moins que son exploitation soit mauvaise. Comment être sûr d’avoir posé les bonnes questions?