Un blog de l'hyperfiction intitulée "La disparition du Général Proust" : Général Proust, Les écrits de Marc Hodges, Vie sexuelle de M H, Jean-Pierre Balpe, Un roman de Marc Hodges, Les inédits de Marc Hodges, Le journal de Charlus, Les poèmes de JPB, Le premier album photo de Marc Hodges, Le second album photo de Marc Hodges, L'album photo de JPB, Le carnet d'Oriane, Les poèmes érotiques de MH à G, Les écrits de Jean-Pierre Balpe"… Extrait du roman La Toile (ed. Cylibris)

23 mai 2006

Un interrogatoire

Montréal, vendredi 25/12/2015, 09:00:00

L'inspecteut Buchanan tend sa carte à la jeune femme:

- Dites-lui de m’appeler à ce numéro dès qu’il reviendra! Si vous trouvez où joindre Benoît, n’hésitez pas à nous appeler. Pouvez-vous demander à Braffort de venir ?
- Il s’est couché très tard, dit la bonne hésitante. Vous voulez vraiment que je l’éveille?
- Oui. Allez le chercher.
- Vous avez un joli vitrail sur votre porte, monsieur Peirse, demande soudain Karine, qu’est-ce qu’il représente?
- J’en sais rien, murmure la voix lasse du vieillard. L’était déjà là quand j’ai acheté la maison.
- Y a longtemps?
- Plus de soixante ans, souffle le vieil homme.
- Vous avez quel âge? s’étonne Karine.
- Quatre-vingt-treize ans !

Buchanan laisse échapper un sifflement admiratif:

- Vous ne les faites pas.
- C’est ce qu’on dit toujours… Mais je les sens. Je suis heureux à l’idée de pouvoir bientôt me fondre dans l’éternel.

La bonne revient. Elle est suivie d’un petit jeune homme blond, visage rond souriant, portant de fines lunettes d’écaille, vêtu — ou plutôt drapé — dans une robe de chambre en cheviotte bordeaux passé:

- Monsieur Braffort, dit-elle.
- Excusez-nous de vous réveiller, surtout ce matin, dit Karine, mais nous avons besoin de quelques renseignements: connaissiez-vous Hamid Kharamidov et Alexis Jonak?
- Vous m’avez déjà demandé si je connaissais Kharamidov lors de votre dernière venue. Je vous ai répondu que non.
- Exact, dit Buchanan.
- Quant à Jonak, je l’ai rencontré ici plusieurs fois, ne serait-ce qu’aux petits déjeuners, mais nous ne nous fréquentions pas vraiment. Je ne le connaissais que très peu. C’était quelqu’un de très discret, peu bavard, on ne parlait guère que de hockey sur glace ou de la pluie et du beau temps!
- C’était un amateur de hockey?
- Comme tout le monde, pas plus.
- Vous souvenez-vous quand vous l’avez vu pour la dernière fois?
- Pas vraiment. Peu de temps avant votre dernière visite.
- Merci. Pourrions-nous voir sa chambre? demande Karine Leknar au vieil homme.
- Pat va vous conduire, répond le vieillard, avez-vous encore besoin de moi? Quand pourrais-je faire nettoyer sa chambre et la remettre en location?
- Pas pour l’instant. On va vous envoyer les gens du labo, au cas où.
- Ne tardez pas trop. Vous m’excuserez, mais je dois me reposer.