Une étrange combinaison

Paris, samedi 26/12/2015, 19:25:10

Alcathe se déshabille. Lorsqu’il est nu, Chiadé se lève, lui tend sa main droite, il la prend. Tous deux quittent la pièce, suivent le couloir, jusqu’à la pièce sphérique où Moéra l’avait emmené il ne sait trop quand, la veille, peut-être l’avant-veille. La passerelle de verre est toujours là. Elle n’aboutit plus sur un lit, semble donner sur le centre vide de la sphère. Chiadé mène Alcathe au bord du vide, fait un signe de la main: fixé à un câble, un vêtement noir, semblable à une combinaison très souple de plongeur sous-marin descend vers eux. Chiadé la saisit:

- Ceci est à toi, et à toi seul, cette combinaison est à tes mesures exactes. Elle ne saurait s’adapter aussi fidèlement à aucun autre corps. Mets-la.

Alcathe n’hésite pas. Il prend la combinaison qu’il trouve étonnamment légère, la regarde un moment. Sur la poitrine, le même écusson portant un sablier bleu sur fond doré que celui qui orne la grande pièce. Au-dessous, son nom: Alcathe. Il l’enfile. L’extrême douceur de la combinaison en fait une seconde peau s’appliquant intimement sur la peau naturelle. Elle est si douce qu’aussitôt enfilée il semble qu’elle n’existe pas. Alcathe pense être un serpent avant la mue qui porte deux peaux dont il n’a pas conscience et dont l’une, pourtant, va l’abandonner d’un moment à l’autre. Il se sent bien. Sur son ventre, il sent les mains de Chiadé. Il remarque alors que ce costume étrange porte non seulement des gants, mais un étui pénien dans lequel elle enfile son sexe. Elle tourne autour de lui, examine le vêtement.

- Comment te sens-tu Alcathe? Ton costume est-il bien à tes dimensions?
- Oui… Mais.
- Pas de questions inutiles, aie confiance. Laisse-toi guider… Oublie toi dans l’obéissance.

Chiadé fait un geste. Aussitôt un second câble descend. À son extrémité est fixé un casque lisse, noir, sans visière apparente sur lequel est gravé l’écusson et le nom d’Alcathe.

- Voici ton casque, le devant porte ton nom. Mets-le, essaie-le, puis enlève-le!

Alcathe obéit. Sinon parce qu’il est dans un silence et une obscurité complète, comme retranché du monde, il n’aurait pas l’impression de porter un casque tant celui-ci convient à son visage. Il le retire.

- Je vais te laisser, Alcathe, tu vas enfiler ton casque et te laisser faire… Ne crains rien, nous sommes tous avec toi. Tu vas faire un pas de plus vers nous.

Elle lui donne un baiser sur le front. Se retire: la porte disparaît avec elle. Sidney est seul sur la passerelle de verre suspendue dans le vide. Il enfile son casque, se retrouve dans une perte totale de sensations.