Dan Peirse est mort
Vancouver, lundi 28/12/2015, 13:36:30
Patricia Tsalmuna semble étonnée. Elle écarquille les yeux, fixe l’inspecteur Seeret :
- Dan Peirse est mort ?”
À Montréal, à quatre mille trois cents kilomètres de là, Jordan Baker, Karine Leknar, Jim Buchanan et Ray Michaelis sont devant l’écran de leur salle d’interrogatoire. Le commissaire se tourne vers ses adjoints :
- Qu’en pensez-vous ?
- Je ne sais pas, dit Buchanan, elle a l’air sincère.
- Et vous ?
Le commissaire s’adresse à Karine Leknar.
- Aucune idée pour l’instant, je préfère voir venir.
- Comment l’ont-ils trouvée ? demande Buchanan.
- La routine… Les serveurs d’hôtel et l’appel à témoins que nous avions lancé, répond Baker.
À Vancouver, l’inspecteur Seeret poursuit :
- Monsieur Denys Peirse… Dan Peirse est bien la même personne que Denys Peirse, n’est-ce pas ?
- Bien sûr, répond la jeune femme.
- Denys Peirse a été retrouvé mort dans sa maison le samedi 26 décembre, soit le lendemain de votre entretien avec la police de Montréal. Il semble qu’il se soit suicidé ce même jour à l’aube, vers cinq heures du matin.
- Ça ne m’étonne pas trop.
- Expliquez-vous.
- Il était malade… très malade… très vieux aussi. Une semaine avant Noël, quand il nous a dit que nous devions tous quitter sa maison, trouver autre chose, je me suis douté de quelque chose de ce genre.
- Que voulez-vous dire par “tous” ?
- Sa maison était une pension où habitaient plusieurs personnes — dont monsieur Jonak. J’étais chargée de l’entretien.
- Huit jours avant sa mort, soit le 18 décembre, il a déclaré son intention de tous vous renvoyer?
- Je suis pas sûre de la date… Disons entre le 17 et le 19. Certains soirs tous les pensionnaires se retrouvaient pour discuter un peu. Un soir, il nous a réunis. Ça ne nous a pas trop surpris… Il nous a dit qu’il était trop fatigué, trop vieux, que la maladie le rongeait, qu’il ne pouvait plus vivre dans cette maison, que le moindre bruit le fatiguait… Il s’est excusé, puis a ajouté que la maison devrait être vide le lendemain de Noël.