Un blog de l'hyperfiction intitulée "La disparition du Général Proust" : Général Proust, Les écrits de Marc Hodges, Vie sexuelle de M H, Jean-Pierre Balpe, Un roman de Marc Hodges, Les inédits de Marc Hodges, Le journal de Charlus, Les poèmes de JPB, Le premier album photo de Marc Hodges, Le second album photo de Marc Hodges, L'album photo de JPB, Le carnet d'Oriane, Les poèmes érotiques de MH à G, Les écrits de Jean-Pierre Balpe"… Extrait du roman La Toile (ed. Cylibris)

19 février 2006

Chasse au trésor

Saint-Pierre-des-Tripiers, mardi 22/12/2015, 23:18:58

La clef d’interprétation du second message que Djeff reçoit d'Irina est donc “P”. Djeff modifie le paramètre de décryptage, ouvre le second message qui s’affiche en clair:

“from irinak@perso.siber.ru to Djeff@rom.univ-paris3.fr

Du nouveau dans tes recherches, tu ne me dis rien?

J’ai un peu progressé, testé les défenses de ta cible. Avec le code Interpol que je t’ai envoyé la dernière fois, tu peux accéder sans difficulté, comme je te l’avais dit, à l’ordinateur central de la police de Montréal mais ne sont stockées là-dedans que leurs informations d’archivage, celles dont ils sont sûrs, qu’ils acceptent de communiquer au réseau policier mondial. Les moins fraîches… Quelle planète!…

Par contre, il y a diverses zones protégées dont ce passe n’est pas la clé. Apparemment les travaux en cours sont stockés sur des serveurs spécialisés ayant chacun sa clé modifiée à chaque nouvel usage, par un serveur indépendant spécialisé dans la distribution des clés. Ces clés, à l’insu même des clients autorisés, changent en permanence et ne sont attribuées que pour un temps de travail très court sur authentification.

Pour passer, il faut pénétrer dans le centre distributeur de clés… Je t’épargne les détails. Il y a longtemps que je me suis amusée à déjouer la plupart de ces astuces. Bref, c’est fait. Il est vrai que le code d’accès Interpol que je t’ai fourni m’a facilité la tâche. Si tu le veux, je peux même essayer d’installer dans leur système quelques virus-espions qu’ils auront bien du mal à repérer rapidement et qui me feront parvenir toutes leurs modifications. À moins qu’ils n’aient un super responsable de la sécurité disposant d’astuces que j’ignore ou des antivirus encore plus puissants que les tiens. À voir… Mais je le connaîtrais certainement, et je n’ai pourtant aucun contact à Montréal…

Pour t’envoyer tout ça, j’attends de tes nouvelles.

Je t’aime”

Djeff oublie le travail qu’il est en train de faire. Il se redresse sur son siège, dérange Maaca qui proteste d’un bref miaulement et se remet immédiatement en place pétrissant les genoux de Djeff du bout de ses pattes comme si elle voulait se faire un nid. Djeff répond à Irina cryptant son premier message à partir de la clef qu’elle vient de lui communiquer :

“from Djeff@rom.univ-paris3.fr to irinak@perso.siber.ru

Petit trésor sibérien, je ne tiens pas en place mais, comme dit Apollinaire :

nos enfants
dit la fiancée
seront plus beaux plus beaux encore…

Si tu veux, jouons au chat et à la souris.

Grosses bises voluptueuses: Djeff”

Message suivi d’un second, codé avec la nouvelle clé du poème :

“from Djeff@rom.univ-paris3.fr to irinak@perso.siber.ru

J’imagine que tes petits vermicules espions chéris sont déjà dans le serveur de la Sorbonne III pour essayer de savoir d’où proviennent les messages que je t’envoie et qu’il reroute. J’aime bien cette idée, élue de mon cœur, que, Eurydice cherchant Orphée dans les Enfers, tu gémis après moi dans le labyrinthe des serveurs du monde… Le reroutage est ma spécialité. Tu risques de t’y casser les dents! Peut-être, si je suis gentil, je te laisserai quelques indices.

Sale maîtresse-chanteuse qui, même à son amour, ne donne rien sans rien… Comme tout intervenant sur le réseau, tu as dû être, dans la nuit du 24 décembre, victime du parasitage universel provoqué par le webartiste Kharamidov? Il a été assassiné à Montréal le 19 décembre. Il m’intéresse. Je veux être au courant de tout ce que la police trouve sur lui. Si ça t’amuse, je te convie à la chasse au trésor…

Baisers éruptifs”