Un blog de l'hyperfiction intitulée "La disparition du Général Proust" : Général Proust, Les écrits de Marc Hodges, Vie sexuelle de M H, Jean-Pierre Balpe, Un roman de Marc Hodges, Les inédits de Marc Hodges, Le journal de Charlus, Les poèmes de JPB, Le premier album photo de Marc Hodges, Le second album photo de Marc Hodges, L'album photo de JPB, Le carnet d'Oriane, Les poèmes érotiques de MH à G, Les écrits de Jean-Pierre Balpe"… Extrait du roman La Toile (ed. Cylibris)

10 février 2006

Algorithmes de cryptage

Oléniek, mardi 22/12/2015, 06:41:04

Irina a toujours été amusée par le paradoxe du réseau. Les bases de données, qui contiennent des quantités d’informations confidentielles ne sont que rarement cryptées. Il suffit de parvenir à y pénétrer pour faire son marché. Les messages, plus volatils, qui ont statistiquement moins de chances d’être interceptés, sont très souvent cryptés, beaucoup avec des algorithmes indéchiffrables si l’on ne possède pas les clés. Les inventeurs d’algorithmes de cryptage sont poursuivis par les états s’ils publient leurs travaux considérés comme “secret défense”… Tout le paradoxe de l’information est là. Plus un système d’information est protégé, plus il restreint la créativité. Par définition, une information cryptée ne peut atteindre que peu de personnes. Elle n’entre pas vraiment dans le circuit de production d’information nouvelle. Or les bases de données n’ont d’autre intérêt que celui de permettre de générer d’autres informations. Pour cela elles doivent être ouvertes à un nombre d’utilisateurs suffisant. Il est donc aberrant de les crypter. D’une part parce que ça coûte cher ; d’autre part les clés de déchiffrage doivent être communiquées à trop de gens pour être sûres… Irina s’amuse à penser que la sécurité qu’elle vend, les systèmes de protection, sont contradictoires à la logique même du réseau. La meilleure protection serait de laisser tout accessible à tout le monde. Comment mieux cacher un brin de paille que dans une meule ?…

Ça l’amuse. Elle retrouve sa fraîcheur d’enfance, lorsqu’elle jouait à écrire avec du jus de citron des messages secrets révélés en chauffant la feuille de papier à la flamme d’une bougie… Comment mieux se distraire un peu en cette journée sinistre où la solitude est plus dure que n’importe quel autre jour, qu’en éprouvant les systèmes de sécurité de cette police de Montréal qui intéresse son ami Djeff. La journée passera très vite…