Un blog de l'hyperfiction intitulée "La disparition du Général Proust" : Général Proust, Les écrits de Marc Hodges, Vie sexuelle de M H, Jean-Pierre Balpe, Un roman de Marc Hodges, Les inédits de Marc Hodges, Le journal de Charlus, Les poèmes de JPB, Le premier album photo de Marc Hodges, Le second album photo de Marc Hodges, L'album photo de JPB, Le carnet d'Oriane, Les poèmes érotiques de MH à G, Les écrits de Jean-Pierre Balpe"… Extrait du roman La Toile (ed. Cylibris)

10 décembre 2006

Survie virtuelle

Genève, mardi 29/12/2015, 00:03:55

Pour savoir ce que pouvait être ce programme, il doit d’abord trouver le langage dans lequel il est écrit. Pendant qu’il traite le fragment de tableau il lance son analyseur sur ce problème. En même temps, un autre logiciel débarrasse le fragment de tableau des codes inexploitables, le traduit de façon relativement lisible:

… khamid.
khamid.khiva.uz khamid.
dalbert khamid.khiva.uz
türkisbank.frankfurt.al khamid.
sarpedon.montreal.ca …

C’est peu, mais pour Jean-Blaise Échenoz, ces poussières d’information sont passionnantes. Sans doute aucun, il a trouvé un fragment du fichier de reroutage. Le premier terme indique l’origine; le second l’adresse de destination. Ainsi, tout ce qui provenait de la Türkisches Bank était-il rerouté sur le terminal “khamid.” donc le préfixe correspondant au terminal portable disparu de Kharamidov. D’autre part, Kharamidov détenait vraisemblablement un autre serveur en Ouzbékistan, certainement dans la ville de Khiva: il recevait des informations de cette adresse; il lui en envoyait aussi. Enfin, il connaissait un serveur de Sarpedon à Montréal. Bien sûr personne ne saura jamais sur quel terminal il faisait rerouter ce qui en provenait, c’est quand même une information intéressante. Le plus difficile sera d’obtenir l’autorisation de fouiller le serveur de Khiva: l’Ouzbékistan n’est pas très coopératif. Même si Jean-Blaise a avancé, il est un peu dans un cul-de-sac. Si Kharamidov voulait cacher des informations, le choix de ce pays était génial: elles y étaient à l’abri…

Le logiciel a maintenant été traduit. Pas étonnant que le tableau de reroutage ait été effacé. Autant qu’il peut en juger, ce logiciel servait à ça. Si Jean-Blaise ne se trompe pas, ce logiciel surveillait les interventions, vraisemblablement codées, de Kharamidov. Lorsque ce code ne parvenait plus, au bout de trente trois heures le logiciel avait pour mission de détruire un certain nombre de fichiers dont la liste ne figure pas. Jean-Blaise pense que le fichier de reroutage en faisait partie. Il comprend mieux le déclenchement du “virus Kharamidov”: ce même logiciel, dont il ne possède malheureusement qu’un fragment, a dû être à l’origine de son lancement.

Au fond, c’est un fragment du testament de Kharamidov qui, pour des raisons diverses, avait prévu sa mort: en cas de silence prolongé de sa part, ses serveurs prenaient le relais, lui accordant un supplément de vie virtuelle.