Un blog de l'hyperfiction intitulée "La disparition du Général Proust" : Général Proust, Les écrits de Marc Hodges, Vie sexuelle de M H, Jean-Pierre Balpe, Un roman de Marc Hodges, Les inédits de Marc Hodges, Le journal de Charlus, Les poèmes de JPB, Le premier album photo de Marc Hodges, Le second album photo de Marc Hodges, L'album photo de JPB, Le carnet d'Oriane, Les poèmes érotiques de MH à G, Les écrits de Jean-Pierre Balpe"… Extrait du roman La Toile (ed. Cylibris)

30 mars 2006

Idées, hypothèses, indices, preuves

Montréal, mercredi 23/12/2015, 21:23:10

Baker ne peut s’empêcher de sourire, Karine se promène dans son bureau:

- Je plaisantais.
- Bon… j’ai de nouveaux résultats d’analyses : on avait les taches de sperme sur les draps, vous vous souvenez?
- Bien sûr, deux spermes différents !
- En effet, mais rien ne prouvait que c’étaient ceux de Kharamidov et de Jonak!
- Juste. C’était quand même probable !
- Probable, pas davantage. En fait, un des deux spermes est bien celui de Kharamidov, mais l’autre n’est pas d’Alexis Jonak.
- Merde !
- Comme vous dites !
- En effet, ça change tout!… Nous n’avons aucune preuve que Jonak se soit trouvé dans la chambre, nous savions seulement que Kharamidov l’avait rencontré et lui avait peut être téléphoné à plusieurs reprises.
- Maintenant ces indices ne sont plus des éléments de preuve, simplement des hypothèses.
- Vous avez bien appris vos leçons!
- N’est-ce pas… Du coup, j’ai voulu en savoir un peu plus sur ce Jonak car il semblait bien que quelqu’un nous avait préparé là un assassin commode.

Étonné par la perspicacité de Karine Leknar, Jordan Baker reste silencieux. Elle poursuit:

- J’ai donc essayé de voir un peu qui était ce Jonak, ce qu’il avait fait le jour de l’assassinat… Grâce à un de ses collègues de boulot, j’ai fini par trouver ! J’ai un témoin qui affirme que, le jour du crime, il a passé l’après-midi avec lui!
- Pourquoi ne s’est-il pas manifesté quand il a lu les articles sur les cybernews ou quand on en a parlé à la télévision?
- Devinez.
- Il n’osait pas, il avait peur, il avait honte?
- Juste ! En fait c’est un jeune père de famille tout ce qu’il y a de bien, parfaitement intégré, propre sur lui, catholique orthodoxe, qui s’est payé une petite distraction homosexuelle… Personne n’est parfait.
- Vous avez son témoignage?
- Oui… mais je lui ai promis qu’on resterait discrets à son sujet.
- Vous avez bien fait !… Rien d’autre?
- Ça vous suffit pas?
- J’espérais que vous aviez trouvé l’assassin, dit Jordan souriant, mais bon, je me contenterai de ça. En tout cas, dit-il montrant son écran, tout ce rapport est à effacer.
- Ne le regrettez pas, c’est bien plus amusant comme ça! En quelque sorte, c’est votre cadeau de Noël.
- C’est une façon de voir les choses… En tout cas, il faut tout reprendre à zéro; nous n’avons pas beaucoup d’éléments!
- J’ai quelque idées !

Baker sourit :

- Ça ne m’étonne pas du tout de vous.
- C’est un compliment ou un reproche?
- Un compliment, bien sûr! Comment pouvez-vous imaginer autre chose, j’apprécie beaucoup votre travail et votre dynamisme, vous savez!… Mais j’ai aussi quelques idées… D’abord, il faut reprendre l’examen des indices. L’évidence du crime nous a peut-être caché des éléments moins visibles. Ensuite, il faut recommencer à examiner les communications téléphoniques de Kharamidov, revoir tous ceux qu’il a pu rencontrer.
- C’est ce que je pensais… En fait on repart du début !
- Pas tout à fait, nous avons un crime de plus sur le dos. Le suicide de Jonak paraît maintenant très improbable! Que diriez-vous si je vous chargeais de superviser l’enquête?
- Michaelis et Buchanan ne vont pas être très contents!
- Ce n’est pas vraiment mon problème! Avez-vous peur de leur déplaire?
- Pas vraiment, dit Karine rayonnante, manifestement heureuse de se voir attribuer une responsabilité nouvelle.

Bien qu’elle ne soit pas très belle, le commissaire la trouve alors très séduisante:

- Que diriez-vous si nous allions fêter cette “promotion” devant un verre? On pourrait examiner les éléments en notre possession de façon plus… “décontractée”.

Karine n’a pas une seconde d’hésitation:

- D’accord, quand ?
- Ce soir si vous ne voulez pas vous ménager pour les fêtes.
- Pas du tout, je n’ai rien prévu… Au contraire, je sortirais avec plaisir!
- Bon, alors on y va ?
- D’accord. Une minute.

Karine quitte le bureau. Baker reste un instant rêveur: décidément c’est une fille bien: intelligente, vive, enjouée, tout pour plaire… elle n’a pas l’air de le trouver déplaisant… Il secoue la tête, s’oblige à revenir à son travail : c’est pas tout, maintenant, il faut rédiger un nouveau rapport, expliquer pourquoi ils ont perdu quatre jours depuis la découverte du corps.

La vie n’est pas qu’un tapis de roses !

La vie n'est pas qu'un tapis de roses

Montréal, mercredi 23/12/2015, 21:23:10

Baker ne peut s’empêcher de sourire, Karine se promène dans son bureau:

- Je plaisantais.
- Bon… j’ai de nouveaux résultats d’analyses : on avait les taches de sperme sur les draps, vous vous souvenez?
- Bien sûr, deux spermes différents!
- En effet, mais rien ne prouvait que c’étaient ceux de Kharamidov et de Jonak!
- Juste. C’était quand même probable!
- Probable, pas davantage. En fait, un des deux spermes est bien celui de Kharamidov, mais l’autre n’est pas d’Alexis Jonak.
- Merde!
- Comme vous dites!
- En effet, ça change tout!… Nous n’avons aucune preuve que Jonak se soit trouvé dans la chambre, nous savions seulement que Kharamidov l’avait rencontré et lui avait peut être téléphoné à plusieurs reprises.
- Maintenant ces indices ne sont plus des éléments de preuve, simplement des hypothèses.
- Vous avez bien appris vos leçons !
- N’est-ce pas… Du coup, j’ai voulu en savoir un peu plus sur ce Jonak car il semblait bien que quelqu’un nous avait préparé là un assassin commode.

Étonné par la perspicacité de Karine Leknar, Jordan Baker reste silencieux. Elle poursuit :

- J’ai donc essayé de voir un peu qui était ce Jonak, ce qu’il avait fait le jour de l’assassinat… Grâce à un de ses collègues de boulot, j’ai fini par trouver ! J’ai un témoin qui affirme que, le jour du crime, il a passé l’après-midi avec lui !
- Pourquoi ne s’est-il pas manifesté quand il a lu les articles sur les cybernews ou quand on en a parlé à la télévision?
- Devinez.
- Il n’osait pas, il avait peur, il avait honte?
- Juste ! En fait c’est un jeune père de famille tout ce qu’il y a de bien, parfaitement intégré, propre sur lui, catholique orthodoxe, qui s’est payé une petite distraction homosexuelle… Personne n’est parfait.
- Vous avez son témoignage?
- Oui… mais je lui ai promis qu’on resterait discrets à son sujet.
- Vous avez bien fait !… Rien d’autre?
- Ça vous suffit pas?
- J’espérais que vous aviez trouvé l’assassin, dit Jordan souriant, mais bon, je me contenterai de ça. En tout cas, dit-il montrant son écran, tout ce rapport est à effacer.
- Ne le regrettez pas, c’est bien plus amusant comme ça! En quelque sorte, c’est votre cadeau de Noël.
- C’est une façon de voir les choses… En tout cas, il faut tout reprendre à zéro; nous n’avons pas beaucoup d’éléments!
- J’ai quelque idées!

Baker sourit:

- Ça ne m’étonne pas du tout de vous.
- C’est un compliment ou un reproche?
- Un compliment, bien sûr! Comment pouvez-vous imaginer autre chose, j’apprécie beaucoup votre travail et votre dynamisme, vous savez!… Mais j’ai aussi quelques idées… D’abord, il faut reprendre l’examen des indices. L’évidence du crime nous a peut-être caché des éléments moins visibles. Ensuite, il faut recommencer à examiner les communications téléphoniques de Kharamidov, revoir tous ceux qu’il a pu rencontrer.
- C’est ce que je pensais… En fait on repart du début!
- Pas tout à fait, nous avons un crime de plus sur le dos. Le suicide de Jonak paraît maintenant très improbable! Que diriez-vous si je vous chargeais de superviser l’enquête?
- Michaelis et Buchanan ne vont pas être très contents!
- Ce n’est pas vraiment mon problème! Avez-vous peur de leur déplaire?
- Pas vraiment, dit Karine rayonnante, manifestement heureuse de se voir attribuer une responsabilité nouvelle.

Bien qu’elle ne soit pas très belle, le commissaire la trouve alors très séduisante:

- Que diriez-vous si nous allions fêter cette “promotion” devant un verre? On pourrait examiner les éléments en notre possession de façon plus… “décontractée”.

Karine n’a pas une seconde d’hésitation:

- D’accord, quand?
- Ce soir si vous ne voulez pas vous ménager pour les fêtes.
- Pas du tout, je n’ai rien prévu… Au contraire, je sortirais avec plaisir!
- Bon, alors on y va?
- D’accord. Une minute.

Karine quitte le bureau. Baker reste un instant rêveur: décidément c’est une fille bien: intelligente, vive, enjouée, tout pour plaire… elle n’a pas l’air de le trouver déplaisant… Il secoue la tête, s’oblige à revenir à son travail : c’est pas tout, maintenant, il faut rédiger un nouveau rapport, expliquer pourquoi ils ont perdu quatre jours depuis la découverte du corps.

La vie n’est pas qu’un tapis de roses!