Un blog de l'hyperfiction intitulée "La disparition du Général Proust" : Général Proust, Les écrits de Marc Hodges, Vie sexuelle de M H, Jean-Pierre Balpe, Un roman de Marc Hodges, Les inédits de Marc Hodges, Le journal de Charlus, Les poèmes de JPB, Le premier album photo de Marc Hodges, Le second album photo de Marc Hodges, L'album photo de JPB, Le carnet d'Oriane, Les poèmes érotiques de MH à G, Les écrits de Jean-Pierre Balpe"… Extrait du roman La Toile (ed. Cylibris)

26 mars 2006

Vertus du virtuel

Londres, jeudi 24/12/2015, 01:38:50

- C’est vrai que mon fils a plutôt tendance à jouer sur les réseaux de cybergames, il faut que je me fâche pour le faire aller jouer dehors ou simplement prendre l’air. Il dit s’ennuyer, il n’a pas assez d’amis, il fait froid, il fait chaud, ce n’est pas assez varié.
- D’autre part, poursuit Blaise, un jeu comme le squash n’est, après tout, qu’un ensemble de paramètres physiques, complexes, mais physiques et les simulations virtuelles que l’on en fait s’améliorent tous les jours. Je crois que, dans des domaines comme celui-là, on ne verra bientôt plus la différence entre la réalité et la virtualité. Téléprésence, réalité augmentée, virtualité, tu te souviens de tous ces débats de notre adolescence? En fait les différences n’étaient liées qu’à des choix technologiques, à la faiblesse des modèles et des machines… Aujourd’hui tout cela s’est fondu dans la virtualité transmise par le réseau. Même si les formes de virtualisation et d’interfaçages différent suivant les besoins des applications: on ne visite pas un musée virtuel comme on participe à une partie d’échec virtuelle ou que l’on passe virtuellement un examen de conduite automobile.
- Je vois ce que c’est, dit Peter, y a de la thèse dans l’air… Où en es-tu?
- J’avance.
- Bon… je lirai tout ça sur le réseau… Si je te laisse te lancer, on passe la nuit ici.
- Tu as raison, dit Blaise souriant, je me laisse parfois emballer.
- Et Laurence supporte ?
- Ça va !
- Heureux homme… C’est toujours comme ça au début.
- Salaud !
- Bon, il est tard, faut que je me tire… On fait une partie la semaine prochaine?
- OK, quand tu veux.
- Ces universitaires free-lance !… Les médecins, eux, malgré les consultations en distance, sont encore conditionnés par les nécessités de la simultanéité temporelle… Tu as mon code, consulte mon agenda et inscris-toi sur une plage vide, c’est encore le mieux.
- D’accord… Embrasse ton fils et ta femme, dit Blaise.
- Je pense qu’ils dorment… Je n’y manquerai pas demain. Inutile de te dire d’embrasser Laurence, tu dois y penser tout seul, répond Peter lui tendant la main.
- Ne t’en fais pas pour ça, répond Blaise.