Un blog de l'hyperfiction intitulée "La disparition du Général Proust" : Général Proust, Les écrits de Marc Hodges, Vie sexuelle de M H, Jean-Pierre Balpe, Un roman de Marc Hodges, Les inédits de Marc Hodges, Le journal de Charlus, Les poèmes de JPB, Le premier album photo de Marc Hodges, Le second album photo de Marc Hodges, L'album photo de JPB, Le carnet d'Oriane, Les poèmes érotiques de MH à G, Les écrits de Jean-Pierre Balpe"… Extrait du roman La Toile (ed. Cylibris)

14 février 2007

Memnon

Saint-Pierre-des-Tripiers, mercredi 30/12/2015, 06:23:00

D’autres armes logicielles visent aussi les systèmes de circulation physique. Diverses bombes logiques sont destinées aux systèmes électroniques de contrôle de circulation des chemins de fer ou du trafic aérien. Envoyant des signaux erronés, signalant libres des voies occupées, ouvrant au mauvais moment des passages à niveau, dirigeant en même temps de nombreux avions sur une même voie aérienne, ils ont pour fonction de provoquer, dans un laps de temps très court, d’importantes catastrophes tant aériennes que terrestres. Jeff a même découvert un virus très spécialisé qui, d’après un de ses correspondants, est susceptible d’intervenir sur les systèmes d’approche des avions et, brouillant les instruments, pourrait provoquer de nombreux accidents à l’atterrissage.

Les usines de fabrication enfin. Jeff a ainsi trouvé des virus susceptibles d’infester une raffinerie de pétrole, d’envoyer à son système de contrôle des informations erronées suceptibles de provoquer une explosion aux conséquences effroyables. Un autre encore vise les systèmes de contrôle de la sécurité des grandes centrales nucléaires qu’il semble pouvoir rendre inactifs, peut-être même néfastes. Plusieurs visent les commandes d’ouverture des vannes de quelques grands barrages, d’autres des entreprises pharmaceutiques ou alimentaires. Leur usage simultanée ramènerait soudain l’humanité quelques siècles en arrière sans les moyens de ripostes adaptés.

Impressionné, effrayé, Jeff, bien que mesurant l’étendue du danger, ne peut pas grand-chose pour le prévenir. Il ignore où, dans quel endroit du monde, dans quel système électronique précis, tels ou tels virus ont déjà été implantés, s’il s’agit de menaces virtuelles ou réelles ; si ces petites bêtes numériques sont déjà en train de ramper dans les innombrables canaux du réseau pour atteindre leurs cibles, si elles sont déjà installées dans leur nid numérique attendant de se réveiller, ou s’il ne s’agit que d’un danger imaginaire, collectionné par un cerveau fou. Personne à prévenir… Aucun moyen d’agir lui-même. La seule information précise qu’il possède tient en six lettres. Dans un coin de l’un des logiciels, Jeff a décrypté le signal de passage à l’acte. Six lettres le constituent : “MEMNON”. Dès que ces lettres parcourront le réseau, partout où elles rencontreront les instructions en attentes des agents de la cyberwar, leur action se déclenchera. Alors, s’ils sont en place ou s’ils possèdent les instruction leur permettant d’atteindre leurs cibles, rien ne pourra les arrêter. Toute la société des intégrés sera désorganisée, disloquée comme sous l’effet d’une implosion dont l’effet sera d’autant plus redoutable que l’ennemi restera invisible, théorique. Le plan est diabolique, les intelligences mobilisées pour le mettre en œuvre nombreuses, puissantes. Sarpedon n’est pas une petite secte. Elle est une force d’autant plus redoutable qu’elle grossit masquée.