Un blog de l'hyperfiction intitulée "La disparition du Général Proust" : Général Proust, Les écrits de Marc Hodges, Vie sexuelle de M H, Jean-Pierre Balpe, Un roman de Marc Hodges, Les inédits de Marc Hodges, Le journal de Charlus, Les poèmes de JPB, Le premier album photo de Marc Hodges, Le second album photo de Marc Hodges, L'album photo de JPB, Le carnet d'Oriane, Les poèmes érotiques de MH à G, Les écrits de Jean-Pierre Balpe"… Extrait du roman La Toile (ed. Cylibris)

11 décembre 2005

Début d'enquête

Jordan Baker est assis à son bureau. En face de lui Michaelis, debout, accoté à une fenêtre regarde la neige qui semble couler en lourdes cascades le long des tristes façades grises des gratte-ciels. Le ciel est complètement bouché, la visibilité ne dépasse pas quelques dizaines de mètres. Michaelis déteste ce temps : il va encore devoir déblayer l’accès à sa maison… Buchanan, en chemise d’hiver à grands carreaux bleus et rouges, est assis, sur une des deux chaises de bureau, dans le coin droit de la pièce, près de la porte… Le silence s’installe quelques secondes. Le temps de la réflexion…

- Bon, okeye, il devait chercher quelque chose, dit Michaelis.
- Ça explique que l’on n’ait retrouvé ni papiers d’identité, ni organizer, ni cartes de crédits, ni smart cards !
- Probable… Il y a autre chose, ajoute Buchanan : les prélèvements effectués par la caméra numérique dans la salle de bain indiquent que quelqu’un s’est douché, vraisemblablement dans l’après-midi du 19… Du moins c’est ce que semble révéler l’état hygrométrique des cheveux et des fragments de peau retrouvés sur le sol et les parois de la douche !
- Peut-être Kharamidov avant… ou les deux ? !
- Non, les cheveux appartiennent tous au même individu, et ce n’est pas Kharamidov !
- Il s’est peut-être douché avant !
- Peu probable, l’analyse des draps ne révèle ni trace de savon, ni shampooing, ni eau de toilette, ni parfum… seulement de la sueur, de nouveaux fragments de peau et du sperme dont l’un est bien celui de Kharamidov !
- Bon, résumons : le samedi 19 décembre 2015, dans la chambre 1534, Kharamidov fait entrer un homme à 13 heures 23. Dix minutes après, il lui offre à boire : Schweppes ou Aberlour… Ils font l’amour. Supposons qu’ils y consacrent une demi-heure, ils commenceraient vers 15 heures. Vers 15 heures 30, Kharamidov est tué pendant son orgasme. L’assassin, loin de se dépêcher, prend son temps, se douche, quitte la chambre à 16 heures 07… D’accord ?