Un blog de l'hyperfiction intitulée "La disparition du Général Proust" : Général Proust, Les écrits de Marc Hodges, Vie sexuelle de M H, Jean-Pierre Balpe, Un roman de Marc Hodges, Les inédits de Marc Hodges, Le journal de Charlus, Les poèmes de JPB, Le premier album photo de Marc Hodges, Le second album photo de Marc Hodges, L'album photo de JPB, Le carnet d'Oriane, Les poèmes érotiques de MH à G, Les écrits de Jean-Pierre Balpe"… Extrait du roman La Toile (ed. Cylibris)

22 janvier 2007

Mise en relations

New Orleans, mardi 29/12/2015, 21:23:55

À cette heure-ci de la journée, le mall de New Orleans South Drive est plutôt sinistre. Il y a bien longtemps que Brooks Thornton n’a pas fréquenté de tels lieux. Depuis l’explosion du cybermarket, peu de gens éprouvent en effet le besoin de se rendre dans ces anciens temples du commerce qui, peu à peu, sont abandonnés aux populations incertaines des désintégrés qui y mènent leurs trafics. S’il n’avait pas eu, en début de matinée, l’appel de son ami le shérif Sheridan, Brooks n’aurait jamais fait quatre centS kilomètres pour venir errer dans un lieu aussi improbable…

À la suite de leur discussion avec le révérend Bartley au sujet du comportement de Bart, Sheridan avait été formidable. Il avait tout de suite contacté un copain de la CIA, le lieutenant Potseikin pour lui faire part des craintes de Brooks. Potseikin avait été formel : ce n’était pas le premier cas de ce genre qui était signalé à la police. Elle restait impuissante… Tous les cas dont elle avait eu connaissance étaient vagues, ne reposaient que sur des comportements ou des suppositions insuffisantes pour mener une action en justice. Jamais une plainte n’avait pu réellement aboutir, jamais la police n’avait pu obtenir le moindre mandat pour entamer une enquête sérieuse. Il y avait sûrement quelque chose: trop de personnes habitant dans des lieux dispersés et ne se connaissaient pas avaient signalé avec inquiétude les changements de comportement d’un parent qui, peu à peu, s’enfermait dans une solitude mystique étrange et, pour un grand nombre, finissaient par adhérer à une secte ou disparaître. Mais rien de concret. La police ne pouvait tout de même pas empêcher les gens qui le désiraient d’adhérer à telle ou telle croyance et d’y consacrer leur vie. Potseikin était désolé, mais ne voyait pas comment il pouvait officiellement aider Sheridan. Tout ce qu’il pouvait faire, c’était lui donner un conseil et un numéro de téléphone. Le conseil: agir de façon non-officielle; le numéro de téléphone: celui d’un nommé Rodney Stag, journaliste au webzine Internav. Stag s’était spécialisé dans la lutte contre les sectes depuis que, il y avait maintenant quatre ans, sa femme s’était enfuie avec ses deux filles de quatorze et seize ans pour les entraîner avec elle dans une communauté religieuse. Rodney Stag était la personne la mieux renseignée sur ce domaine, la seule à pouvoir donner des informations pratiques et fiables. Sheridan avait aussitôt communiqué à Brooks ce numéro de téléphone.