Un blog de l'hyperfiction intitulée "La disparition du Général Proust" : Général Proust, Les écrits de Marc Hodges, Vie sexuelle de M H, Jean-Pierre Balpe, Un roman de Marc Hodges, Les inédits de Marc Hodges, Le journal de Charlus, Les poèmes de JPB, Le premier album photo de Marc Hodges, Le second album photo de Marc Hodges, L'album photo de JPB, Le carnet d'Oriane, Les poèmes érotiques de MH à G, Les écrits de Jean-Pierre Balpe"… Extrait du roman La Toile (ed. Cylibris)

11 février 2006

Exploration des bars gays

Montréal, mardi 22/12/2015, 17:22:60

Pour Buchanan et Michaelis, le 22 décembre est exécrable. Le temps est mauvais. Chacun s’est levé de mauvaise humeur. Buchanan, incapable de trouver un cadeau original pour sa femme, a cédé trop facilement à la charmante vendeuse qui lui a refilé un foulard en soie imprimé. Michaelis est furieux de ne pouvoir aller faire les magasins avec ses filles, comme promis depuis longtemps. Pas le choix. Le travail ordonne. Comme toujours, Baker est pressé…

Buchanan et Michaelis doivent explorer les bars homos de la ville, voir si Kharamidov y aurait fait une rencontre. Il y a trop de trous dans son emploi du temps.
Le 17 décembre, Kharamidov est sorti de sa chambre à 10 heures.
D’après la gérante de la galerie Mondart, il a déjeuné avec elle, de 12 heures à 15 heures environ.
Il est retourné à sa chambre à 17 heures 10, pour en ressortir à 19 heures 35.
Il n’est rentré que le lendemain à 1 heure 32.
Ce jour-là, il est sorti de sa chambre à 11 heures 01, n’est rentré qu’à 22 heures 03.
Son emploi du temps contient donc quatre plages “blanches” : 17 décembre, de 10 heures à 12 heures ; 17 décembre de 15 heures à 17 heures 10 ; 17 décembre de 19 heures 35 au 18 décembre 1 heure 32 ; 18 décembre de 11 heures 01 à 22 heures 03.
Buchanan et Michaelis doivent combler ces blancs…

Buchanan a déjà visité deux bars dans le quartier “chaud” : “le saxo rose”, boîte à jazz qui n’ouvre qu’en soirée, et “les foufounes électriques”, discothèque célèbre depuis des décennies. En vain… La photo de Kharamidov ne rappelle rien à personne… Quand il arrive au “Blue Jack”, il est 17 heures 20. Derrière les anciens locaux de l’université, ce bar, à la façade de bois bleu océan, n’a rien de remarquable. Il est de ceux où les hommes jeunes aiment se rencontrer. À cette heure-ci, il n’y a pas foule. Derrière le comptoir, un barman lit, placide, un magazine de bandes dessinées. Un trio de jeunes hommes discute dans le fond de la salle. Un autre — seul devant l’écran qui anime le mur du fond — regarde distraitement un match diffusé par une des multiples chaînes de sport… L’atmosphère est calme.