Un blog de l'hyperfiction intitulée "La disparition du Général Proust" : Général Proust, Les écrits de Marc Hodges, Vie sexuelle de M H, Jean-Pierre Balpe, Un roman de Marc Hodges, Les inédits de Marc Hodges, Le journal de Charlus, Les poèmes de JPB, Le premier album photo de Marc Hodges, Le second album photo de Marc Hodges, L'album photo de JPB, Le carnet d'Oriane, Les poèmes érotiques de MH à G, Les écrits de Jean-Pierre Balpe"… Extrait du roman La Toile (ed. Cylibris)

24 décembre 2006

Lassitude de Joseph

Tolag, mardi 29/12/2015, 09:37:11

Il y a en a comme ça des centaines de milliers. Peut-être même des millions… J’ai renoncé à les faire évaluer. Si vous pensez que c’est utile, je peux créer un programme de comptage et d’analyse automatique. Mais il faudrait être sûr que ça vaille la peine. En tout cas, nous sommes tombés sur des gens organisés, qui ont les moyens, savent ce qu’ils veulent et semblent tricher avec les lois. Mais ça, il faudrait le prouver ! Ce ne sont pas des amateurs. Je crois que nous approchons du but. C’est même un peu effrayant : je me demande si nous faisons bien de ne jouer le jeu qu’entre nous. Reste à savoir vraiment ce qu’ils veulent et pourquoi ils ont éliminé Kharamidov? Dès que vous avez du nouveau, faites signe, ça me distrait dans ma solitude. Avez-vous des nouvelles de Jeff ? Joseph, as-tu avancé?”

Joseph est un peu las. Il ne sait trop pourquoi mais tout ce fatras lui semble bien lointain. Il regarde la montagne que la flamme du soleil dévore, les flaques étincelantes des rizières vertes, la chatte qui dort en boule sur un coin de sa terrasse de bambou, s’étire, respire profondément… S’il ne peut trouver la paix ici, comment pourrait-il la trouver ailleurs ? En quoi ce monde virtuel transmis par des réseaux et des ondes le concerne-t-il? A-t-il plus de réalité que l’univers familial imaginaire qu’il fait vivre périodiquement? Où est la vie? Où est l’imaginaire? Il regarde le bleu du ciel comme s’il voulait s’y perdre, se sert un autre bol de café, répond enfin.

“Rien foutu depuis trois jours. Peut-être aujourd’hui… ou demain… Le temps ne presse pas. Si on parlait de nos vies, de nous, de nos familles? Et si je vous parlais de moi?"

Puis il ferme le yeux, se laisse réchauffer par un soleil adolescent.