Un blog de l'hyperfiction intitulée "La disparition du Général Proust" : Général Proust, Les écrits de Marc Hodges, Vie sexuelle de M H, Jean-Pierre Balpe, Un roman de Marc Hodges, Les inédits de Marc Hodges, Le journal de Charlus, Les poèmes de JPB, Le premier album photo de Marc Hodges, Le second album photo de Marc Hodges, L'album photo de JPB, Le carnet d'Oriane, Les poèmes érotiques de MH à G, Les écrits de Jean-Pierre Balpe"… Extrait du roman La Toile (ed. Cylibris)

28 février 2006

Messages

Sion, mercredi 23/12/2015, 23:51:03

David ouvre son sac à dos, en retire une pochette de plastique. Il la dépose sur le bureau du Maître…

- Tout est là… Avec ce que contient cette pochette, nos frères devraient être à même de découvrir ce que savait le démon. Tout ce qu’il a entrepris contre nous, ce qu’il préparait, ceux auxquels il aurait confié ses secrets!

Le Maître ouvre la pochette, en retire un organizer, deux cartes-mémoires de stockage de données, un petit livre relié de cuir brun…

- Est-ce tout?
- C’est tout. Je n’ai pas eu le temps d’examiner le contenu. Ce n’était pas mon rôle… Mais ce démon ne possédait rien d’autre d’important à part une carte Visa que nous avons utilisée pour égarer la police. Il ne voyageait qu’avec ça! Tout ce qui lui était précieux est là. Vous savez, Maître, que sur l’organizer et les cartes-mémoires, il peut transporter des centaines de milliers de pages. Maintenant il faut le dépouiller, l’analyser.
- Nos frères vont s’en occuper, dit le Maître remettant les objets dans la pochette qu’il referme soigneusement. Le second message?

Pour mettre en valeur ce qu’il va dire, David laisse planer quelques secondes de silence, ferme les yeux comme s’il méditait, se décide:

- Je sais que je suis jeune, inexpérimenté pour rapporter exactement les paroles de mon père dont je n’ignore pas l’importance. Je vais essayer de ne rien déformer. Pardonnez-moi de parler lentement!
- Va, frère David, si ton père t’a choisi, c’est qu’il t’estime digne de cette mission!”

David inspire profondément, noue ses mains sur sa poitrine. D’un ton un peu solennel, les yeux fermés, articulant clairement, il déclare:

- Père est mourant. Après avoir consacré sa vie à l’Esprit, l’Esprit le rappelle à lui. C’est pour lui une grande joie… C’est aussi une grande inquiétude. La lutte n’est pas terminée. Il ne voudrait pas que son œuvre soit affaiblie par sa mort. Il sait que les quatre Maîtres qui, dans différents pays, ont en charge notre communauté ont tous de grandes qualités spirituelles, sont tous dignes de lui succéder. Il sait aussi, même si cela est dissimulé, qu’existent entre eux certaines divergences. Chacun ne mènera pas de la même façon le futur de nos combats. Parmi tous les Maîtres, c’est vous qu’il juge le plus digne de lui succéder. Il veut consacrer ses derniers jours à l’accomplissement de ce souhait. Pour cela, il a besoin de votre aide. Il faut préparer la communauté des frères. L’ayant toujours secondé dans ses travaux, il sait que je suis capable de vous y aider. Il aimerait que vous me confiiez une partie de cette tâche. Je connais les réseaux qui assurent notre unité spirituelle, je suis le détenteur de toutes ses confidences, porte en moi quelques secrets des Maîtres… Mais ma jeunesse m’interdit d’accéder assez vite à la Responsabilité Suprême. Mon père pense que vous seul, n’ayant pas de descendance terrestre, pouvez à la fois en être digne et, me considérant comme votre fils, assurer la transmission inaltérée de la mission que l’Esprit lui a confié.

David se tait. Un court silence s’installe entre les deux hommes. Le Maître reprend la parole:

- L’Esprit parle toujours en ton père, frère David. J’accepte le sacerdoce qu’il lui a plu de me confier… Tu es le bienvenu. Installe-toi dans notre communauté qui est désormais la tienne… Je vais te présenter aux frères, leur dire qui tu es, quelles sont tes responsabilités. Ils nous aideront de toutes leurs âmes à prolonger le triomphe de l’Esprit. Tu as déjà les qualités d’un Maître. Si tu te perfectionnes auprès de moi, si tu poursuis ta purification, quand les temps seront venus, je ne doute pas que nos frères te choisissent comme l’élu… As-tu achevé ta mission?”
- Oui, Maître. J’ai dit ce que j’avais à dire!”
- Retire-toi maintenant. Va te restaurer. Prie avec les autres. Je vous rejoindrai dès que j’aurai pris les dispositions nécessaires.