Un blog de l'hyperfiction intitulée "La disparition du Général Proust" : Général Proust, Les écrits de Marc Hodges, Vie sexuelle de M H, Jean-Pierre Balpe, Un roman de Marc Hodges, Les inédits de Marc Hodges, Le journal de Charlus, Les poèmes de JPB, Le premier album photo de Marc Hodges, Le second album photo de Marc Hodges, L'album photo de JPB, Le carnet d'Oriane, Les poèmes érotiques de MH à G, Les écrits de Jean-Pierre Balpe"… Extrait du roman La Toile (ed. Cylibris)

02 décembre 2006

Knowbots

Londres, mardi 29/12/2015, 23:38:17

Laurence s’absente un moment, revient en robe de chambre, un verre de whisky à la main. Elle le donne à Blaise, s’assied sur ses genoux.

- Et toi, tu ne prends rien, demande Blaise ?
- Non, pas maintenant… Au fait, où en es-tu avec ton Kharamidov ?
- Curieuse… Ça avance.
- Mais encore. Avez-vous trouvé l’assassin ?
- Oui et non.
- Je n’aime pas que tu te fasses prier comme ça, raconte.
- Oui et non. Il est presque sûr que Kharamidov a été tué par un nommé David Peirse qui a disparu. Donc ma réponse à ta question est oui. Mais on ne sait plus pourquoi… Au début nous avons cru à un meurtre plus ou moins sexuel, peut-être à un accident, mais ça ne tient plus.
- Pourquoi ? demande Laurence se coulant contre lui.
- Trop de coïncidences… Je résume : Kharamidov et Peirse étaient tous deux en contact avec un groupe qui s’appelle Sarpedon. Une secte certainement. Quel type de contacts, on n’en sait encore trop rien mais ce qui est sûr, c’est que la pension du père Peirse avait des liens avec cette secte. Dans cette pension habitaient huit personnes : trois sont morts dans des conditions étranges ou suspectes, les autres ont disparu sans laisser de trace. Une seule, une femme, Patricia Tsalmuda, a été interrogée aujourd’hui par la police de Vancouver. Elle prétend ne rien savoir.
- Tu as su ça par tes knowbots ?
- Bien sûr, rien de ce qu’apprend la police de Montréal ne m’échappe.
- Sale espion !
- Je tiens à gagner mon pari… D’ailleurs je l’ai déjà gagné, je sais qui est l’assassin de Kharamidov.
- Tu n’as pas résolu l’affaire !
- D’accord, mais on s’y emploie… J’ai lancé mes fureteurs sur les traces de tous les résidents de la pension Peirse. Ils ont trouvé un certain nombre de choses intéressantes. Deux d’entre eux figurent dans des fichiers divers qui ne sont pas ceux d’Interpol que nous avons eus par Montréal : Alexis Jonak et Denys Peirse. Tous deux ont eu une vie professionnelle enregistrée. Alexis Jonak semble être un individu ordinaire avec scooter, assurance, affilié à un club de rencontres… Rien que de très normal. Denys Peirse est plus étrange: jusqu’en 1995, il semble mener une vie ordinaire. On trouve des traces de lui dans divers fichiers: assurances, retraites, emprunts, casier judiciaire, etc. Puis, à soixante-quinze ans, il disparaît soudain des fichiers comme s’il n’existait plus. Aucune trace… Rien… Même pas en tant que propriétaire de la pension. Pourtant il devait bien avoir quelques parts des déclarations de propriété, payer des impôts… On dirait que ses traces ont été systématiquement effacées des fichiers.